• Edmond Campagnac

    En 1999, il s'associe au Rapport Cometa, en tant que contribuant
    extérieur, ainsi qu'en participant à l'étude du cas de Tananarive
    (Madagascar, 1954), évoqué dans ce même rapport.



    SON PARCOURS
    Scientifique de formation, après avoir terminé Polytechnique ( http://www.polytechniciens.com/ - Annuaire, Promotion 1938), Edmond Campagnac est embauché par l'un des anciens responsables de l'Aéropostale, Didier Daurat. Il est envoyé à Madagascar comme Directeur Technique. Il s'occupe notamment de la formation du personnel local et de la maintenance des avions. Air France compte sur lui pour former ses Commandants de Bord (il est lui-même pilote).

    Il sera ensuite affecté à Saïgon pendant quatre ans.

    Il déclare avoir été prisonnier pendant la guerre en Allemagne. Il aurait été libéré par les Russes.



    Edmond Campagnac se souvient parfaitement du 16 août 1954 : "Un très gros ballon de rugby d'aspect métallique"

    Polytechnicien, chef des services techniques d'Air France à Madagascar au moment de l'événement, il se trouve près de l'artère principale de l'agglomération, l'avenue de la Libération, en fin d'après-midi.

    "Ça s'est passé alors qu'il faisait encore jour, à la sortie des bureaux. Des dizaines de milliers de personnes l'ont vu, à un peu plus de 250 mètres de hauteur, raconte-t-il. Cela avait la forme d'un très gros ballon de rugby d'aspect métallique."

    Différents témoignages parleront bien de cet objet, ainsi que d'une "boule verte électrique" se dirigeant vers le sol avant de disparaître derrière le Palais de la Reine. Mais la "chose" réapparaît une minute plus tard, fait le tour des collines de Tana, puis survole l'avenue de la Libération à une altitude plus basse, devant la foule. Edmond Campagnac, qui a réitéré son récit maintes fois (notamment dans l'émission Les dossiers de l'écran), remarque alors que la couleur verte électrique provient d'une sorte de plasma en forme de lentille, de 40 mètres de long, suivi de cet engin qui ressemble à un ballon de rugby métallique. Le tout est totalement silencieux.

    Ce survol aurait été accompagné d'anomalies relatées elles aussi par différents témoins.

    Les éclairages électriques se sont éteints puis rallumés et les chiens ont hurlé à la mort. Lorsque l'objet a survolé le parc à bestiaux - destinés au marché, dans la journée -, ceux-ci ont eu une réaction de panique, notamment les zébus. L'engin est ensuite reparti vers l'Ouest. Deux à trois minutes plus tard, une forme identique aurait été remarquée 150 kilomètres plus loin, au-dessus d'une ferme école, provoquant une panique encore plus considérable dans les enclos.

    "Il y a eu un rapport de fait par le responsable de l'observatoire astronomique, le père Coze, après une enquête", précise Edmond Campagnac. Les personnels d'Air France ont été bien sûr interrogés, tout comme les éleveurs et les agriculteurs témoins.

    "Nous nous sommes rendu compte que certains Malgaches avaient déjà observé ce genre de phénomène. Nous, les Occidentaux, nous baissons trop la tête", explique cet ancien ingénieur qui a grandi en Extrême-Orient. Il n'existerait aucune photographie de cet événement : "Parmi les Européens, tout le monde sortait du travail, nous n'avions donc pas un appareil en bandoulière à ce moment-là." Selon lui, le responsable de l'observatoire a ensuite transmis les témoignages à l'armée de l'air. Depuis, ces documents n'ont jamais fait l'objet d'une quelconque communication de la part des autorités militaires ou politiques. Pour quelle raison ? Edmond Campagnac répond en citant Paul Valéry: "La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde."

    Il faut dire que le contexte de la Guerre froide n'a pas simplifié les choses. Un climat de suspicion généralisée aurait amené certains témoins à déclarer qu'il pourrait s'agir de prototypes soviétiques ! Il n'empêche que le nombre très élevé de témoins ne peut que surprendre.

    Au cours des années 50, les témoignages sur les Ovnis sont nombreux. Le Polytechnicien y est confronté : "Déjà, à la Libération, des pilotes m'en avaient parlé", se souvient-il.

    "Nous étions dans l'avion avec des Américains. Les passagers ont soudain aperçu une sorte de cylindre d'une cinquantaine de mètres de long, qui semblait suspendu au-dessus de la forêt. Les conditions étaient mauvaises, mais des clichés ont été pris. Bien que le plexiglas des hublots ne soit pas d'une transparence parfaite, on voyait bien ce que c'était."


    L'ingénieur ne s'arrêtera pourtant pas là. Convaincu de la réalité de ce qu'il a aperçu à Tananarive et en Asie, il participe aux activités du groupe d'étude des phénomènes aérospatiaux (GEPA), qu'il présidera jusqu'en 1975, en prenant la succession du général Chassin. Cet officier - qui fut commandant et coordinateur de la défense aérienne des forces alliées en Europe centrale auprès de l'OTAN (de 1956 à 1958) - s'était notamment fait connaître pour son militantisme en faveur de l'Algérie française.

    Edmond Campagnac affirme que le gouvernement - le ministre de la Recherche plus précisément - lui aurait autorisé l'accès aux archives de la gendarmerie, qui collectait par procès verbaux les témoignages de ce type.

    "Ce que j'y ai découvert a confirmé mon impression", dit-il simplement.

    L'événement de Tananarive aurait tout de même été pris très au sérieux par le général De Gaulle, qui souhaitait créer une unité de recherche indépendante des Américains, sur cette question. L'idée prendra réellement forme quelques années plus tard au sein du Centre national d'études spatiales (CNES).

    L'un des derniers responsables de ces services au CNES apporte d'ailleurs aujourd'hui son soutien à Edmond Campagnac. Ce qui donne une nouvelle crédibilité aux témoignages relatifs à ce 16 août 1954.