• un Capt. de l'USAF, Cdt d'équipe de Missile, Bruce Fenstermacher

    Il témoigne le 27 mars 2010, lors d'une conférence au National Press Club :

    Bonjour, mon nom est Bruce Fenstermacher.
     
    Je n'ai pas d'histoires passionnantes comme un camion renversé avec 25km au compteur.

    De 1974 à 1976, j'étais commandant d'équipe de combat et capitaine dans l'Air Force, stationné à la base de l'US Air Force de F.E. Warren au 400ème SMS et assigné à Romeo Flight.

    En automne 1976, mon adjoint - que j'appellerai "Sam" parce qu'il ne m'a pas donné la permission de dévoiler son nom - et moi étions de garde et tâchions de rester éveillés.

    Nous écoutions la conversation entre le contrôleur de la sécurité des vol du NCO de surface et l'équipe d'alerte stratégique, l'équipe d'alerte de sécurité, le SAT. C'était une façon de rester éveillé. Parce que le travail au SAT, ce sont quelques moments de terreur pour des heures d'ennui.

    Et soudain, nous avons entendu le FSC appeler l'équipe SAT et dire "Arrêtez le véhicule. Sortez du véhicule et regardez autour de vous." Sans leur dire où regarder ni quoi que ce soit. 

    Sam et moi nous nous sommes regardés, et ensuite ils ont dit "Qu'est ce que tu vois ?"

    Et l'autre a dit "Oh, je ne vois rien. Je ne vois rien. Bonté divine ! Je vois bien une lumière blanche pulsante dans le ciel, peut-être à douze ou treize kilomètres de distance."

    Le FSC a demandé où elle se trouvait. Il a dit "Elle est au nord, tout près de l'endroit où se trouve le centre de contrôle de lancement."

    Alors mon adjoint et moi y avons regardé à deux fois. Nous avons appelé en haut et nous avons dit "Qu'est-ce qui se passe ?"

    L'officier a dit "Vous n'allez pas le croire, capitaine, mais directement au-dessus de nous il y a une chose blanche énorme, avec des lumières pulsantes. Au-dessus de nous."

    J'ai dû les appeler pour vérifier, moi je ne voyais rien.

    Comme je l'interrogeais, il nous a dit que cela avait la forme d'un gros cigare. Je pense qu'il a dit "un cigare gonflé". Une lumière blanche pulsante. Entre les pulsations, il voyait des lumières rouges et bleues. C'était silencieux.
    Parce que j'insistais en lui en demandant "Est-ce une sorte d'hélicoptère ?", il a répondu "Non, c'est très silencieux."

    Nous lui parlons pendant quelques minutes puis il a dit "Ça commence à s'éloigner le long de notre route d'accès". Alors, nous avons raccroché.

    Mon adjoint et moi on se dit "Que fait-on ? Il faut qu'on le signale". Le FSC rappelle peu après et dit que l'objet est au-dessus de l'une de nos installations de lancement, les silos de missile. C'était l'installation la plus proche de la route d'accès.

    Donc j'ai ordonné à l'équipe SAT de se rendre sur site. Ils ont appelé via le FSC et ont dit qu'ils devaient revenir vers les batteries. Ils étaient lents à se mettre en route donc je les houspillais un peu "Allez, bougez-vous, allez-y."
     
    Et au même moment nous avons contacté le poste de commandement SAT à F.E. Warren. Le NCO a répondu, nous lui avons raconté l'histoire, et il a ri et dit "Rappelez-moi quand l'équipe SAT est en train de se faire manger."
     
    Bref, l'équipe SAT n'est jamais arrivée à cette installation de lancement. L'objet s'est à nouveau déplacé sans bruit vers une autre base de lancement. Nous avons appelé l'équipe SAT trois ou quatre fois. Pardon, nous avons appelé le poste de commandement trois ou quatre fois. La dernière fois - et nous avons obtenu la même attitude nonchalante - la dernière fois, j'ai dit "Est-ce que vous consignez ceci ?" Et ils ont dit "Non". Alors j'ai dit "Passez-moi l'officier responsable". Et il a dit "Et bien, il est occupé". J'ai dit "Bien, soit vous me passez l'officier responsable, soit je vais réveiller le commandant de la base, le commandant d'escadron, parce qu'il y a un truc qui se passe. Quelque chose est en train d'interférer avec mes bases de lancement". C'étaient les miennes pendant cette période.

    Alors, l'officier responsable a pris la ligne et j'ai dit "Vous devez consigner ceci, ou je vais réveiller tout le monde". Il a dit qu'il le ferait. Il a appelé son NCO. Un autre NCO nous a rappelés quelques minutes plus tard et a pris connaissance du journal des évènements, par ordre chronologique. L'objet s'est dirigé vers une autre base de lancement.

    L'équipe SAT a dû revenir pour de l'essence. Puis elle a dit qu'elle avait des ennuis mécaniques et ne pouvait rouler qu'à 10km/h.

    Donc, pour faire court, après plusieurs... vous savez, après environ une heure et demi, le Contrôle de sécurité des vols a dit qu'il pouvait voir l'objet au-dessus d'une autre base de lancement, encore plus bas sur la route.

    Ensuite il a dit "Il s'est simplement éloigné soudainement et silencieusement jusqu'à être de la taille d'une étoile et puis il a disparu". Et voilà. Le reste du service était excitant.

    Le jour suivant nous avons été relevés par une autre équipe, pour rentrer à la maison. Je suis monté et j'ai trouvé le FSC allongé sur une chaise, pratiquement en position fœtale.

    Je lui ai parlé et il avait peur. Il a dit "Je n'arrive pas à dormir. Je n'arrive pas à me sortir cette chose de la tête"
    J'ai lui ai demandé "Mais qu'est-ce qui s'est passé avec cette équipe SAT ?"

    Il a répondu "Mon adjoint et moi étions du service précédent, donc on s'entendait bien avec les recrues". Et il dit "Si vous promettez de ne rien dire à personne... Ils m'ont dit qu'ils n'iraient sur aucun site de lancement avec cette chose au-dessus. Ordre direct ou pas".

    En fait, ils n'ont jamais quitté la base de contrôle de lancement.

    Nous avons pris l'équipe Québec sur notre chemin de retour, parce qu'elle était sur le chemin de Roméo, et le SAT aimait économiser un peu d'essence, alors nous partagions la route.

    Et ils nous ont dit que plus tôt dans la soirée, ils avaient eu le même genre d'objet volant au-dessus de plusieurs de leurs bases de lancement.

    J'ai dit "Qu'est-ce qui est arrivé ? Vous l'avez signalé ?"

    Et ils ont dit "Vous êtes fou ? Nous ne l'avons pas signalé. Nous ne le signalerons pas."

    J'ai répondu "Et bien moi je l'ai fait". Il a dit "Et bien, si vous leur parlez de nous, nous dirons que ce n'est
    jamais arrivé."

    Et donc, nous sommes rentrés à la maison. J'ai fait un rapport à mon commandant d'escadron.

    Lors des quelques... Nous avons toujours des réunions de départ avant de nous rendre à une garde.

    Au cours des quelques réunions de départ suivantes, nous avons eu un visiteur inhabituel.

    Un officier en uniforme qui nous a dit "Vous pourriez avoir entendu des rumeurs à ce sujet. Ce n'est pas arrivé. C'est top secret."

    J'ai voulu me lever et dire "Quelle version est vraie ? "Ce n'est pas arrivé" ou "c'est top secret ?"

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