• Physique de la propulsion interstellaire par Michio Kaku

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    TRADUCTION

    Physique de la propulsion interstellaire
    par Michio Kaku


    Titulaire de la Chaire Henry Semat et professeur en physique théorique

    au City College de New York

    Présenté lors d'un symposium à l'Université George Washington, le 8 novembre 2002

    Possibilité du voyage interstellaire et Phénomène Ovni
    Fait scientifique ou science-fiction ?

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    La vitesse de la lumière constitue un redoutable défi, mais pas nécessairement insurmontable pour toute civilisation ayant atteint une "ère spatiale".

    La physique de la propulsion interstellaire dépend essentiellement de la source d'énergie disponible.

    Les physiciens, lorsqu'ils cataloguent de potentielles civilisations dans l'espace, rangent souvent ces civilisations en fonction de leurs capacités énergétiques sur l'échelle de Kardashev :

    · Type I : maîtrise la production d'une énergie équivalente à celle d'une planète entière
    · Type II : maîtrise la production d'une énergie équivalente à celle d'une étoile
    · Type III : maîtrise la production d'une énergie équivalente à celle d'une galaxie

    Chaque type de civilisation est séparée de la précédente par un facteur d'environ 10 milliards.

    En revanche, notre civilisation actuelle est de type 0, à savoir qu'elle exploite l'énergie produite par les plantes mortes. Elle augmentent au rythme modeste de 3% par an, nous sommes environ à 100 ou 200 ans de passer au Type I, à plusieurs milliers d'années avant d'atteindre le Type II, et peut-être de plusieurs centaines de milliers d'années à un million d'années pour atteindre le Type III.

    Sur cette échelle d'énergie de Kardashev, différentes civilisations pourraient exploiter les modes de propulsion suivants pour l'exploration :

    Type 0
    - Moteurs chimiques
    - Moteurs ioniques
    - Moteurs atomiques

    Type I
    - Fusion / propulsion par statoréacteur
    - Propulsion laser

    Type II
    - Propulsion par Anti-matière
    - Nano-Sondes de von Neumann

    Type III
    - Propulsion par énergie de Planck

    (Note de l'administrateur : depuis, beaucoup de scientifiques ont affiné et prolongé l'analyse originale de Kardashev en prenant en considération les développements récents en nanotechnologie, en biotechnologie, en physique quantique, etc.)

    Selon la relativité restreinte, aucune information utilisable ne peut localement dépasser la vitesse de la lumière, donc les civilisations de Types I et II ne peuvent découvrir que leurs étoiles proches. Toutefois, selon la relativité générale, les objets peuvent fondamentalement dépasser la vitesse de la lumière en utilisant les distorsions globales de l'espace et du temps (par exemple le Big Bang a progressé beaucoup plus vite que la lumière) et en multipliant les espaces connectés (trous de vers, par exemple). Bien qu'il existe des centaines de solutions aux équations d'Einstein qui permettraient de telles distorsions, il ya deux facteurs limitants :

    a) des corrections quantiques peuvent déstabiliser ces anomalies

    b) la source d'énergie nécessaire pour propulser ces vaisseaux est l'énergie de Planck (soit 10^19 milliards d'électron-volts, énergie à laquelle espace et temps deviennent instables, et les univers virtuels pourraient devenir réels).

    Dans le premier cas, la théorie des supercordes est sur le point de nous donner une théorie de la gravité quantique calculable qui pourrait régler cette question une fois pour toutes.

    Mais dans le second cas, seule une civilisation de type III serait en mesure d'exploiter ce mode de propulsion (à l'aide de grandes quantités d'énergie soit positives soit négatives sous la forme d'énergie du point zéro).

    Ainsi, si jamais nous rencontrions une civilisation capable de sauter 11 dimensions en hyperespace ou de percer un trou dans l'espace-temps, nous pouvons sans risque conclure qu'ils sont une civilisation de type III, ayant des centaines de milliers voire un million d'années d'avance sur la nôtre en matière de technologie.

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