• Le rapport COMETA (suite 3)

    11-3.2 Actions réflexes

    Il est en effet nécessaire d'inculquer au personnel, confronté au phénomène, les actions réflexes qu'il doit avoir, sachant qu'il peut n'être qu'un simple observateur ou, dans certains cas, avoir à prendre des mesures concrètes (exemple de San Carlos de Bariloche : extinction surprise des lumières de la piste d'atterrissage au milieu du phénomène OVNI). Il est bien certain que pour demeurer maître de son attitude face à un événement imprévu et mal connu, il vaut mieux y être préparé. Ces actions réflexes sont de types différents selon qu'il s'agit d'observer, d'enregistrer un témoignage, de transmettre les informations recueillies ou de réagir en temps réel pour prendre les mesures ad hoc face au phénomène.

    11-3.3 Attitude à adopter

    La conduite à tenir nous semble se résumer comme suit: observer, noter le maximum de détails, prendre si possible des photographies, rendre compte, en laissant aux visiteurs l'initiative d'une éventuelle prise de contact et éviter une médiatisation prématurée.

    11.3.3.1 Observation objective

    Devant une situation inconnue, il faut se méfier de toute réaction instinctive d'autodéfense qui pourrait être facilement interprétée comme une provocation. Il faut se contenter d'observer et éviter toute initiative visant à rechercher le contact.

    11.3.3.2 Alerter

    Une fois un phénomène constaté, il convient de rendre compte afin d'alerter, d'une part les autres équipages, ce qui se pratique couramment, et, d'autre part, les autorités au travers de la chaîne opérationnelle du contrôle aérien pour le civil et de la défense aérienne pour le militaire.

    11.3-3.3 Rester discret vis-à-vis du public.

    Témoin d'un tel phénomène, il faut savoir adopter une certaine discrétion vis-à-vis de la presse. Il est essentiel de permettre aux scientifiques d'exploiter le renseignement avant de laisser les médias déclencher la curiosité du grand public, qui pourrait conduire à la disparition d'éléments importants.


    CHAPITRE 12 lmplications scientifiques et techniques


    L'importance pour la défense au sens large du phénomène OVNI conduit à différentes propositions.

    12.1 Renforcer le recueil et l'analyse des données

    Il convient bien sûr de continuer et, si possible, d'étendre géographiquement le travail de collationnement, de première analyse et de classement des données et des témoignages fait successivement par le GEPAN puis par le SEPRA, ce qui a été décrit dans les chapitres 5 et 6.

    12.2 Entreprendre une veille et susciter des travaux amont

    Des études présentées au chapitre 8, on peut conclure que s'impose une veille technologique, au moins passive et de préférence active, dans les domaines de la propulsion de pointe, comme par exemple la magnétohydrodynamique. Il est vraiment essentiel de savoir ce que font les autres nations à ce sujet. Dans d'autres domaines de pointe l'étude des différents témoignages pourrait se conjuguer avec des expériences scientifiques appropriées pour permettre des progrès importants. Un exemple type est celui des faisceaux de particules ou de micro-ondes avec leurs effets : outils, armes...
    Tous ces sujets sont dans l'ensemble plus amont que les problèmes techniques étudiés actuellement par la DGA ou les organismes publics de recherche. Ils ne seront donc pas traités sans qu'une décision ne soit prise au plus haut niveau de l'Etat.

    12.3 Pousser la réflexion pour situer les phénomènes dans un cadre global

    Les travaux mentionnés ci-avant permettront de régresser dans les modélisations partielles des phénomènes observés, avec des retombées non négligeables pour la défense et l'industrie. Mais l'interprétation globale des phénomènes, bien documentés mais inexplicables, demandera d'autres recherches. Les principales ont trait à l'hypothèse extraterrestre : citons pour mémoire les recherches actuelles sur la détection des planètes extra-solaires, qui prendront un tour nouveau lorsque le VIT (Very Large Telescope) de l'ESO (European Southern Observatory) au Chili permettra leur observation directe. Chaque découverte de planète, faite aujourd'hui indirectement, par les perturbations qu'apporte la planète à son étoile, rencontre la faveur des médias.
    Moins spectaculaires, mais passionnants pour un public cultivé, sont les travaux sur l'origine de la vie, qui sont menés internationalement a un rythme satisfaisant. Ils sont à la base de l'exobiologie, science de la vie non-terrestre (voir annexe 3). Les études sur l'évolution et ses mécanismes sont handicapées actuellement par des querelles d'école.
    Elles sont importantes pour notre sujet: comment la vie pourrait-elle évoluer ailleurs ?
    Insuffisamment développées, mais importantes aussi, sont les réflexions sur la genèse et le devenir des civilisations. Elles se prolongent normalement par des scénarios de prospective à long terme pour notre planète, et bien entendu pour d'autres.
    Le voyage interstellaire, tel qu'il est évoque en annexe 4 - titrée "La colonisation de l'espace" doit faire l'objet d'une veille au moins passive. Ce sujet est couramment traité aux Etats-Unis, où de nombreux contrats d'étude de la NASA ou du Pentagone concernent la propulsion par antimatière, dans l'espace solaire ou interstellaire. C'est également aux Etats-Unis que l'astronome Papagiannis a obtenu voici quelques années un contrat de la NASA pour détecter, dans la ceinture d'astéroïdes située entre les planètes Mars et Jupiter, d'éventuelles cités spatiales. Il a observé pour cela les photos prises en 1983 par le satellite IRAS, et recherché d'éventuelles émissions infrarouges anormales provenant d'objets de cette ceinture. Il semblerait que la NASA n'ait pas renouvelé le contrat de Papagiannis, qui n'aurait pas produit de résultat.

    12.4 Les études spéciales

    Certaines études ne relèvent pas des sciences et technologies "dures" pour les voyages interstellaires, la stabilité des sociétés embarquées demande à être étudiée. Quelle est en particulier leur dimension minimum ? - Il faudrait analyser discrètement, mais à fond, les différentes tentatives de désinformation mises en oeuvre par certains gouvernements étrangers; le souci de ces gouvernements de s'approprier seuls d'éventuelles technologies futuristes d'aéronefs militaires et d'armes pourrait contribuer à expliquer ces tentatives (voir annexes 5 et 7). - Il conviendrait de prévoir, d'ores et déjà, les mesures a prendre et les décisions à mettre en oeuvre au cas où se produiraient des événements comme des contacts indubitables, physiques ou radioélectriques, avec une civilisation extérieure.


    CHAPITRE 13 lmplications politiques et religieuses


    L'appréciation des influences qu'exercerait la confirmation formelle de l'existence d'OVNIS et de civilisations non-terrestres sur la situation politique et religieuse des Etats de la Terre, pourrait relever de la gageure. Toutefois, l'exercice est moins ardu lorsque nous essayons de nous mettre à la place d'êtres non-terrestres qui auraient pris la Terre pour champ d'observation et/ou d'intervention. Nous allons--utiliser cette méthode. Il convient de poser, bien sûr, comme résolues les difficultés techniques et humaines qui nous permettraient de dépasser les limites de notre Système solaire, voire de notre galaxie :
    - Soit, au cours de voyages séculaires, à bord de "vaisseaux-monde", dans lesquels des milliers de volontaires embarqués verraient leurs générations se renouveler. Il faut garder à l'esprit que ces engins seront dans l'impossibilité de regagner un jour la Terre, du moins le supposons-nous, ce qui conférera - de facto - au gouvernement de bord une autonomie politique et une liberté de décision, indépendantes des ordres et des programmes établis avant le départ de la Terre (cf annexe 4 : "la colonisation de l'espace").
    - Soit, en quelques mois ou années - selon des concepts scientifiques et des techniques totalement révolutionnaires qui restent à imaginer - à l'aide d'appareils ou de sondes, pilotés par des équipages classiques ou par des androïdes bioniques, qui suivraient les instructions reçues d'une station mère ou de la Terre.

    Au cours de ces explorations, nous pourrions découvrir un ou plusieurs astres peuplés d'êtres évolués plus ou moins proches de nous, "humains", humanoïdes, ou créatures plus étranges. Ils auraient créé des civilisations comparables ou plus avancées que la nôtre actuelle, ou ne seraient dotés que d'aptitudes rudimentaires à la civilisation, à moins qu'ils ne soient encore demeurés qu'au stade de la survie élémentaire. (Nota Bene: dans ce chapitre, les numéros entre parenthèses renvoient à 14 bibliographie, pp. 87 à 89)

    13.1 Première phase : observation à distance

    Il parait raisonnable de penser que nos explorateurs terriens auront reçu pour mission d'observer pacifiquement ces mondes et/ou de conquérir, purement et simplement, ces nouveaux territoires pour y faire souche (cf infra 13.4). L'état d'avancement des populations locales dictera vraisemblablement le mode, la nature et la durée de ces observations dont les préliminaires seront, bien entendu, d'analyser :
    - les êtres vivants, leurs manières de penser et de vivre, leurs langages, leurs religions et croyances, leurs arts, sciences, techniques et armements, leurs institutions politiques, leurs organisations sociales et leurs Histoires en général,
    - les milieux dans lesquels vivent ces populations, les animaux, les végétaux, les mineraux, etc.

    Cette première phase, excluant tout contact physique ou matériel, serait celle de l'observation scientifique de laboratoire in vivo: écoutes électroniques, télédétections, enregistrements, décryptages des langages, analyses, évaluations, etc. Il importe de souligner que cette période pourrait durer un an, dix ans, un siècle, mille ans pourquoi pas. En effet, quelle plus belle expérience scientifique - lato sensu - que celle de disposer de populations, plus ou moins civilisées, stagnantes ou en évolution, en paix ou en guerre, organisées de cent manières différentes, dotées sans doute de langues étrangères les unes aux autres, considérant chacune à sa façon l'organisation de leurs cités terrestres et célestes. En un mot, nous serions dans la situation de nous observer nous-mêmes.

    13.2 Seconde phase : prélèvements in situ et apparitions furtives

    L'interprétation des données recueillies ne pourra être complète que lorsque sera franchie une seconde phase, au cours de laquelle des prélèvements et des analyses d'éléments minéraux, végétaux, animaux et même peut-être d'êtres évolués, seraient effectués. Dès lors, se posera la question des types de contacts qu'il conviendrait d'établir et des implications politiques, psychologiques et religieuses qui pourraient en résulter pour les populations locales : contacts furtifs et masqués, visibles et manifestes, continus ou intermittents. Si le mode opératoire furtif et masqué était retenu en premier lieu, il ne pourrait - du moins en l'état actuel de nos techniques - passer, malgré tout, totalement ina erçu des populations indigènes. Il est loisible d'estimer que les impacts psychologiques et religieux pourront varier suivant les différents types d'organisations politiques et les niveaux de développement moral et scientifique rencontrés sur un même monde.

    13.2.1 Impacts sur les civilisations de l'ère préindustrielle

    Des individus ou des foules, appartenant à des civilisations de l'ère préindustrielle, pourraient remarquer le passage et/ou l'atterrissage de nos navettes ou de nos engins téléguidés. Ils pourraient collectivement les considérer comme autant de phénomènes naturels, divins, extraordinaires, merveilleux, aberrants ou diaboliques (fresques du monastère yougoslave de Detchani, sphères de Nuremberg et de Bâle en 1561 et 1566 - cf annexe 6). En outre, les mémoires collectives de ces peuples et leur imaginaire en général pourraient être, plus ou moins fortement, marqués par de telles manifestations si elles s'accompagnaient, en particulier, de la vision de nos cosmonautes, revêtus ou non de leurs combinaisons ou de leurs scaphandres, ou de robots, d'androides ou d'artefacts que nous aurions jugés à propos de débarquer ou de représenter. De telles apparitions, si les autorités locales révélaient et certifiaient publiquement leur réalité, auraient, n'en doutons pas, un impact créateur de nature à modifier pour quelque temps les conceptions politiques et religieuses indigènes.

    13.2.1.1 Impacts sur les religions locales

    Les ordres terrestres et célestes étant étroitement imbriqués dans les mentalités, les apparitions de nos navettes spatiales ou d'engins téléguidés et, qui plus est, celles d'astronautes ou de robots bioniques, seront de nature à impressionner durablement les esprits, à infléchir les religions, à en inspirer de nouvelles ou à être à l'origine de mythes fondateurs. Viennent à l'esprit les machines volantes que décrit longuement Ezéchiel (1), la guerre aérienne du Ramayana, l'épopée de Gilgamesh (2), les Elolim de la Genèse (3) et les Veilleurs du ciel, se mêlant aux filles des hommes et engendrant des géants, dont parle aussi Hénoch (4), et, plus généralement, les Immortels, les Fils ou les Rois du ciel de l'Orient et de la Chine (5), le Japon "Terre des Dieux" (6), les Viracochas d'Amérique du Sud, les Incas ou encore les grands dieux de l'Egypte ancienne, les Dieux, les Titans, les Géants, les procréés des Dieux et les Héros de l'Antiquité occidentale et orientale (7), etc.

    Le merveilleux et les phénomènes extraordinaires participaient autrefois de l'ordre naturel des choses. Les religions fondées sur l'existence d'un Dieu ou d'un ordre créateur, seraient-elles, pour autant, ébranlées par de telles apparitions ? Rien n'est moins sûr. Passés le choc, l'effroi et la curiosité, une appréciation nouvelle de l'ordre cosmique pourrait se substituer aux anciennes conceptions religieuses, sans pour autant détruire le principe divin lui-même. A tout le moins, ces conceptions religieuses pourraient être infléchies ou même sublimées. Dieu ne circule pas dans un engin spatial.
    Les grandes religions terriennes ne réprouvent pas, du reste, l'idée de l'existence d'autres mondes habités dans l'Univers. Faut-il rappeler que certaines mémoires collectives connaissent des aberrations, malgré les preuves tangibles ultérieurement fournies aux catéchumènes ? (culte de l'avion-cargo aux Nouvelles-Hébrides) (8). L'expédition militaire et scientifique de Bonaparte en Egypte n'a laissé aucune trace dans les annales locales, qui n)ont retenu qu) une interruption du pèlerinage à la Mecque (9). Plus près de nous, nombre de personnes n'ont pas cru que des hommes avaient marché sur la Lune, considérant qu'il s'agissait d'une opération publicitaire ou de désinformation. Il serait à propos, toutefois, de nuancer cet impact, dans la mesure où toutes les civilisations antiques ont conçu des panthéons, dont les dieux étaient associés aux manifestations terrifiantes de la mer, du vent, des volcans, des tremblements de terre ou de la foudre. Il est, dès lors, difficile de dire s'ils étaient les avatars d'influences non-terrestres ou procédaient, plus simplement, de l'invention de mythologies explicatives du monde.

    13.2.1.2 Impacts politiques

    Les impacts politiques, quant à eux, devraient être beaucoup plus éphémères, du moins en apparence. En effet, passés les moments de stupeur, l'organisation politique des Etats ne paraît pas devoir être affectée durablement, les contingences reprenant vite le dessus. Toutefois, tel monarque ou chef d'Etat pourrait se proclamer l'interprète exclusif et privilégié de ces manifestations extraordinaires. Ne serait-il pas tenté de se consacrer dieu-roi ou roi-dieu, aux yeux de ses sujets ?

    Sans que l'on puisse, une fois de plus, distinguer ce qui relève de la naturelle et spontanée recherche de la légitimité du pouvoir, de ce qui pourrait n'être effectivement que le résultat d'une captation privilégiée, force est de constater que l'Histoire abonde en dieux-roi ou rois-dieux (pharaons, rois assyriens, rois épiphanes hellénistiques, empereurs romains, chinois ou japonais, fils du Soleil d'Amérique centrale ou du Sud, etc.).

    13.2.2 Impacts sur des civilisations de 1"ère industrielle

    Les civilisations de l'ère industrielle sont plus sceptiques qu'autrefois et conçoivent avec moins d'aisance ce qui ne relève pas de l'immédiat explicable ou du simplement mesurable. Toutefois, il est certain que les populations, telles les nôtres aujourd'hui, seraient profondément marquées si la preuve irréfutable de l'existence d'êtres non-terrestres était apportée. Cette question est au coeur de notre rapport.

    13.3 Troisième phase : influences sur les civilisations locales

    La troisième phase serait celle des influences que nous trouverions à propos d'exercer sur le milieu et les civilisations rencontrées en vue de les faire évoluer à notre façon. Les avantages et les risques devront, cela va de soi, être soigneusement etudiés.

    13-3.1 Influences sur des civilisations de l'ère préindustrielle

    Nous pourrions estimer nécessaire, dans certains cas, d'influer de façon précise sur le milieu et de façon subtile sur l'évolution des civilisations locales. Il pourrait nous apparaître, au terme de nos observations et de nos analyses, nécessaire d'apporter, par touches, des modifications au milieu naturel et à l'écosystème, en pratiquant, par exemple, des ensemencements ou des implantations de végétaux et d'organismes sélectionnés qui feraient défaut.

    De même, le cours des civilisations indigènes pourrait être progressivement modifié en influant, à distance ou directement, sur les qualités ou les défauts d'individus choisis, en accentuant leurs dispositions intellectuelles, morales et leurs connaissances scientifiques ou en provoquant des mutations génétiques, par différents procédés à inventer. Il s'agirait, en l'occurrence, de tenir le rôle que ces populations auraient volontiers dévolu à des dieux, lesquels, par l'apport de textes sacrés, infléchiraient, par exemple, leur sens moral, leur religiosité et, peut-être, leurs lois et leurs institutions politiques. L'utilisation d'éléments propres a terrifier et à impressionner pourrait être, dans certains cas, appropriée. Et rien n'interdirait, toute révérence gardée, de songer à différents épisodes de l'Ancien Testament, aux conditions dans lesquelles furent instituées les lois de Manou (1 0) ou encore donné le Coran. Les influences renvoient à un certain nombre d'énigmes de l'Histoire, dont, peut-être, l'apparition concomitante des grandes civilisations de l'Indus, de la Mésopotamie et de l'Egypte (villes, architecture, écriture, calendrier, astronomie, etc.). Elles font également penser à l'extraordinaire carte de lAntarctique, dessinée quasi libre de glaces, par le français Oronte Finé, en 153 1, près de trois siècles avant la découverte de ce continent en 1820 (1 1).

    13-3.2 Influenoes sur des civilisations de 1"ère industrielle

    La nature de ces influences variera selon le type des civilisations, leur développement technologique et leur accoutumance psychologique ou non à l'existence de civilisations non-terrestres. Il conviendrait, au préalable, d'acclimater dans l'esprit de ces populations l'idée de l'existence probable de civilisations non-terrestres (romans de science-fiction, films, bandes dessinées, jeux vidéo, publicités, climat psychologique favorable, sectes idoines pourquoi pas, etc.).

    Des connaissances technologiques nouvelles et essentielles pourraient être apportées par différentes voies ou à la faveur d'accidents fortuits ou provoqués d'un de nos engins spatiaux. L'affaire contemporaine de Roswell vient, dès lors, a l'esprit. Encore faudraitil, pour qu'elle soit pleinement retenue (ou écartée), que le gouvernement américain veuille bien montrer, communiquer et laisser analyser, sans ambages, tous les éléments qu'il a réellement recueillis à cette occasion.

    13.4 Quatrieme phase : contacts directs

    Une quatrième phase sera celle de l'établissement de contacts directs avec des indigènes ou des populations entières, en recourant ou non à une avant-garde de robots bioniques. Une fois encore, les buts recherchés devront être déterminés avec précision. L'intérêt et l'utilité véritable d'établir de tels contacts devront être pesés avec soin pour en supputer les risques et les conséquences. Un programme précis pourrait les planifier. Toutefois, un accident technique grave, affectant l'un de nos engins spatiaux, pourrait être l'amorce d'un contact officieux, d'une nécessaire implantation ou d'une colonisation, ou encore, si nécessaire, d'une opération d'information-désinformation. Il convient d'envisager, également, la sédition de certains de nos équipages, qu'il faudrait débarquer ou qui décideraient d'autorité de vivre sur l'un des mondes découverts et, à la limite, de se mêler aux populations indigènes, allant à l'encontre des ordres reçus, bon gré mal gré, de non intervention et de non-immixtion dans les affaires locales. Ces contacts supposent que les mondes découverts soient peuplés d'êtres humains ou d'hominidés dont la complexion serait identique ou proche de la nôtre. Mais dans l'hypothèse de contacts et d'implantations planifiés de longue durée de membres de nos équipages, faudra-t-il, par prophylaxie, prohiber les mélanges, en leur posant un interdit majeur (12) ou, au contraire, les tolérer et même les encourager ? Tout en gardant à l'esprit que des contacts directs et prolonges, conduiraient inéluctablement les populations indigènes à considérer, infine, que nous ne sommes pas tellement différents d'elles. Il serait, toutefois, prudent d'envoyer au préalable des androïdes télécommandés pour apprécier les réactions que susciterait une telle intrusion ou d'en acclimater l'idée par des apparitions furtives et épisodiques.

    Qu'adviendrait-il si nous rencontrions des populations composées d'êtres difformes ou monstrueux à nos yeux ? L'effet optique sera certainement saisissant et un sujet de choix pour leurs médias et les nôtres, mais les types de contact seront, dès lors, différents, du moins peut-on le supposer.

    13.4.1 Contacts directs avec des civilisations de l'ère préindustrielle

    Il est certain que de tels contacts feront immédiatement imaginer aux populations locales quelles sont en présence de dieux. Des rapprochements historiques viennent naturellement a l'esprit: l'arrivée des Espagnols en armure et à cheval en Amérique centrale, ou, plus généralement, celle des Européens lors de la découverte et de l'exploration du globe. L'impact sur des populations, qui n'avaient jamais vu de chevaux, d'armures brillant au soleil, d'hommes blancs, blonds ou roux en particulier, a dû être fortement ressenti. Cependant, le choc de ces apparitions sera vite atténué, avec la multiplication des relations, qui plus est si nos équipages venaient à prendre une place éminente dans les ordres politique et militaire locaux. Cela renvoie, bien sûr, aux différentes épopées de la découverte du monde, à la colonisation européenne et aussi à la fin des empires occidentaux.

    13.4.2 Contacts directs avec des civilisations de l'ère industrielle

    Viendrait le jour où nous estimerions que ces civilisations, conduites progressivement par nos soins à notre échelle, seraient à même de participer à notre monde. Le terrain préalablement prépare, les contacts pourraient, par exemple, être établis discrètement avec des individus sélectionnés ou au plus haut niveau des Etats, ou de certains d'entre eux, et demeurer si possible secrets. Les indiscrétions n'étant pas à exclure, les dirigeants choisis devront alors mener des opérations d'information, de désinformation et de contre-information, pour conserver un caractère privilégié à ces relations et, qui sait, bénéficier, de notre part, d'informations scientifiques, techniques et politiques inédites, leur donnant le pas sur leurs rivaux. La sélection des Etats, des gouvernants, des personnalités ou de simples individus sera, bien entendu, de première importance. Avant ou après la mise en place d'un programme d'influence, pourquoi ne pas imaginer de faire apparaître des robots bioniques d'apparence humaine, ou ressemblant aux êtres vivants sur place, afin de ne pas risquer la vie de membres de nos expéditions ?
    Pourquoi, enfin, ne pas nous présenter nous-mêmes, purement et simplement, au vu et au su de tous ? Il est aisé d'imaginer le retentissement immense que cela provoquerait dans toutes les sphères du psychologique, du politique, du militaire, du stratégique, du religieux, sans parler des médias, des multiples concertations et colloques internationaux, des séances ininterrompues d'organisations du style de l'Onu, des appels à "l'unité du monde', à la concertation internationale, à la création de commissions d'accueil, etc. La rivalité des Etats sera intéressante à observer.

    Il va de soi que nos intentions devront être perçues comme pacifiques. Si telle n'était pas notre politique, il serait de nul besoin, bien entendu, de prendre des précautions particulières pour ménager les sentiments des populations locales. Dans tous ces cas de figure, nous devrions rencontrer des idolâtres, des thuriféraires et des herodiens, qui, par certitude millénariste, crédulité, pragmatisme ou intérêt, nous accueilleront avec enthousiasme comme des sauveurs, à même de résoudre toutes leurs difficultés et de leur apporter la paix et la prospérité, de préférence sans avoir beaucoup d'efforts à fournir. Ce seront nos premiers alliés. Des zélotes, sceptiques et repliés sur les vénérables conceptions séculaires de leur monde bouleversé, mettront en doute ou nieront notre existence. S'ils venaient à l'admettre, ils nous considéreraient comme autant d'envahisseurs, dont les intentions seraient perçues comme d'autant plus suspectes quelles seraient pacifiques. De là à imaginer la création de mouvements de défense et de résistance à l'envahisseur, il n'y a qu'un pas qu'il est logique de franchir.
    L'importance de ces mouvements dépendra, en partie, de notre habileté à les réduire, à les convaincre, dans l'espoir de nous les attacher.

    Mais comment alors éviter le piège des bonnes intentions et des bons sentiments, dont chacun sait combien l'enfer est pavé ? (13). Faudra-t-il avouer depuis quand datent nos observations ? Nous reprochera-t-on de ne pas être intervenus pour empêcher tel conflit mondial, ou nous en imputera-t-on la responsabilité, ou encore, et plus généralement, nous fera-t-on grief d'avoir modifié le cours des civilisations ? De très fortes et durables perturbations psychologiques seront à envisager dans ces cas. Seront-ils déçus de ne pas nous savoir Immortels ? Plus tard, des échanges économiques et technologiques et des liens financiers devraient s'établir avec ces populations. Sera-t-il de sage politique de nous occuper des affaires locales ? Et, d'une manière ou d'une autre, pourrons-nous échapper à la sollicitation de devenir les arbitres des différends politiques, de la paix, de la guerre et des crises économiques ?

    Quoi qu'il en soit, toutes les difficultés non résolues seront, un jour ou l'autre, mises à notre charge. N'ira-t-on pas jusqu'à nous reprocher les apports de notre civilisation très évoluée, ou du moins ce que nous pensons être pour eux des bienfaits ? Des changements d'opinion et d'attitude à notre égard pourront se produire avec le temps. Des groupes de personnes ne seraient-ils pas tentés un jour de se considérer nos égaux, à défaut pour nous d'être demeurés inaccessibles. Surgiront, dès lors, des mouvements revendicatifs et s'enclencheront, sans doute, des cycles révolutionnaires, dont nous pâtirons ainsi que nos alliés hérodiens. Notre politique globale serait alors compromise et nous devrions envisager d'espacer les contacts et, à la limite, de nous retirer sur nos vaisseaux et sur nos bases arrière. Nous disposerions alors du temps nécessaire pour réviser nos politiques, appuyées sur des techniques encore inconnues de nos catéchumènes.

    La découverte de mondes nouveaux pourrait nous permettre d'entrer en contact avec des civilisations aussi développées que la nôtre et même bien plus avancées. Rien ne permet d'exclure, à la limite, que nous rencontrions des explorateurs, venus d'autres mondes plus lointains. Dans ces hypothèses, il est loisible d'imaginer que nous aurons pu être repérés les premiers dans l'espace. Ce sera à notre tour de connaître alors - du moins pour partie - des effets psychologiques et des implications politiques et religieuses que nous avons décrits. Quelle sera la politique des gouvernants locaux à notre égard ? Nous accueilleront-ils pacifiquement ou nous tiendront-ils prudemment à distance ? Faudra-t'il craindre de nous voir opposer des armes spatiales nucléaires ou autres, contre, par exemple, les bases que nous aurons tenté d'installer ou réussi a établir dans une ceinture d'astéroïdes proche de l'un de leurs mondes ?

    Quels seront les résultats de telles rencontres ? Quelles relations pourrons-nous établir et quelles influences exercerons-nous sur ces différents types de civilisations ? Tout est envisageable. La boucle étant bouclée, nous sommes donc renvoyés à nos préoccupations et à nos interrogations actuelles.


    CHAPITRE 14 Implications médiatiques


    Comme il a été souligné précédemment, il peut paraître extravagant que des personnes sensées, scientifiques de surcroît, s intéressent à des phénomènes inexpliqués, et pour l'instant encore inexplicables, au risque de paraître ridicules. Mais, comme ce rapport tente de le démontrer, il existe assez de points d'interrogation sur des traces tangibles, pour justifier l'intérêt scientifique porté à ces questions. C'est ce qui nous sépare de l'approche médiatique: la curiosité du chercheur pour la recherche à entreprendre, afin de résoudre les énigmes proposées à sa sagacité, même si l'état de la science n'est pas suffisant pour y répondre complètement, s'oppose à la curiosité de la presse pour un sujet à rebondissements, susceptible de merveilleux scoops dont la rigueur scientifique n'est généralement pas l'apanage.

    il n'est pas question de faire le procès de la presse: son aide est souvent précieuse. Mais ces événements fugaces reposent pour partie sur des témoignages humains, d'autant plus fragiles qu'ils proviennent de personnes émues par leur rencontre avec "l'inconnu' et qu'ils échappent aux repères habituels. La presse a parfois tendance, soit à tourner en ridicule les faits rapportés, soit à se ridiculiser elle-même par excès d'informations extrapolées à partir des éléments décrits par les témoins.

    14.1 Que peut redouter un gouvernement de la curiosité des médias

    - La panique: les médias diffusent des informations terrifiantes susceptibles de semer la panique dans la population. L'exemple fameux de l'émission de fiction d'Orson Welles, prise au pied de la lettre par les auditeurs de la radio en 1938, et provoquant une pagaille énorme dans une région des Etats-Unis, a peut-être conditionné la réaction des militaires américains face à l'incident de Roswell en 1947. La désinformation fut habilement conduite puisqu'elle musela les médias pendant 30 ans. La panique, qui s'accompagne de désordres humains considérables (suicides, fuite sur les routes, émeutes et saccages ... ), ferait reculer n'importe quel gouvernement pour lequel seule la paix est un facteur de richesse et de stabilité du pouvoir.
    - La méfiance : la crainte de voir des informations exactes, divulguées et reprises avec une ironie manifeste, est aussi un frein à l'évocation ouverte des questions d'OVNI. Cette attitude est à la source de la désinformation et de la confusion dans lesquelles baigne l'opinion publique, à propos de ce qui est vrai ou faux. Elle ne peut qu'être redoutée par les décideurs.
    - La crainte du ridicule: si celui-ci ne tue plus depuis longtemps, il est quand même parfois difficile à surmonter.
    - La manipulation : les médias peuvent être manipulés par des lobbies ou des groupes de pression à des fins sectorielles (par exemple, pousser des hommes politiques à créer une IDS antiOVNI) et pourraient ainsi se faire les porte-parole involontaires d'une manoeuvre de désinformation ou d'une tentative de déstabilisation.

    14.2 Quelles attitudes adoptent les médias ?

    - Pour la presse écrite à sensation, tout est bon pour faire vendre. La curiosité du public est grande et sa demande génère des articles alléchants, souvent fantaisistes. Si elle se fait le relais de théories incroyables, c'est en revanche grâce à elle que les dernières révélations sur Roswell, faites par d'anciens témoins, commencent à être connues.
    - Pour les grands journaux, l'ironie ou l'agressivité sont, le plus souvent, une manière d'aborder un sujet tabou que personne ne maîtrise. Mais la presse sait aussi se faire l'écho de phénomènes extraordinaires lorsque, à l'exemple de San Carlos de Bariloche, des dizaines de personnes en ont été témoins. Il lui arrive aussi de faire une bonne présentation du dossier OVNI.
    - Pour la télévision et le cinéma, le sujet est à la mode, car il peut être traité sur le thème de la fiction et là plus rien n'arrête l'imagination des producteurs. Le mode farfelu adopté par Canal + pour sa "Nuit des extraterrestres' n'incite pas à faire prendre ce sujet au sérieux. Il faut cependant rendre hommage à quelques émissions sérieuses et bien documentées, comme celle d'Arte en mars 1996.

    14.3 Que faire ?

    L'avenir de notre planète se trouve dans l'espace. Que ce soient la surpopulation, l'esprit d'aventure, la recherche d'autres matières premières, le goût de la conquête et de la colonisation ou bien d'autres motivations, plus ou moins altruistes, tout pousse à l'expansion au loin de l'humanité. Serons-nous un jour les êtres non-terrestres d'autres planètes ? Lorsque nos sondes tourneront autour de mondes, de plus en plus lointains, et les filmeront, que pourront en penser d'hypothétiques habitants ?
    Il faut se préparer à cette perspective, et les médias peuvent aider à la pédagogie des foules.

    Un SEPRA renforcé pourrait utilement consacrer des efforts à la formation des journalistes et créer un site documentaire sur Internet.

    Conclusions et recommandations

    Le problème des OVNI ne peut pas être éliminé par de simples traits d'esprit caustiques et désinvoltes. Depuis la parution du premier rapport de l'Association des anciens auditeurs de l'IHEDN, il y a 20 ans, le CNES mène des études sérieuses, en collaboration étroite avec la Gendarmerie nationale et l'armée de l'Air principalement, ainsi qu'avec d'autres organismes d'Etat (Aviation civile, Météorologie, etc.); ces études recoupent d'autres recherches entreprises, de manière plus ou moins discrète, à l'étranger, et pour l'essentiel aux Etats-Unis.

    Elles démontrent la réalité physique quasi certaine d'objets volants totalement inconnus, aux performances de vol et au silence remarquables, apparemment mus par des intelligences. Ces objets volants impressionnent fortement, par leurs manoeuvres, des pilotes, civils et militaires, qui hésitent à parler. La crainte de paraître ridicule, aliéné, ou simplement crédule, motive principalement cette réserve. Des engins secrets d'origine bien terrestre (drônes, avions furtifs ... ) ne peuvent expliquer qu'une minorité de cas. En prenant suffisamment de recul dans le temps, on perçoit clairement les limites de cette explication.

    Force est donc de recourir à d'autres hypothèses. Certaines ne peuvent être ni confirmées ni infirmées. Elles ne sont donc pas scientifiques et, certes, il est bien difficile d'étudier scientifiquement des phénomènes rares, fugitifs et aléatoires, alors que la science se fonde avant tout sur des expériences et leur répétabilité. Cependant, l'exemple des météorites montre que ce genre de phénomène peut malgré tout, après des siècles de doute et de refus, finir par être admis par la communauté scientifique.

    Une seule hypothèse rend suffisamment compte des faits et ne fait appel, pour l'essentiel, qu'à la science d'aujourd'hui ; c'est celle de visiteurs non-terrestres. Emise, dès 1947, par certains militaires américains, elle est aujourd'hui mondialement populaire, décriée par une certaine élite, mais plausible. Des scientifiques (astronomes, physiciens, ingénieurs, prospectivistes ... ) l'ont suffisamment élaborée pour qu'elle puisse être recevable - en tant qu'hypothèse - par leurs pairs. Différentes variantes plausibles du voyage d'une ou plusieurs civilisations, depuis un système solaire lointain vers le nôtre, ont été mises au point. Une modélisation des techniques magnétohydrodynamiques, qui pourraient être employées pour le déplacement des OVNIS dans l'atmosphère, a été portée à un bon niveau de développement. D'autres manifestations de ces objets ont reçu un début d'explication physique (pannes de voiture, faisceaux tronqués, etc.).

    Les buts de ces éventuels visiteurs restent inconnus, mais doivent faire l'objet d'indispensables spéculations et de mises au point de scénarios prospectifs. L'hypothèse extraterrestre est de loin la meilleure hypothèse scientifique; elle n'est certes pas prouvée de façon catégorique, mais il existe en sa faveur de fortes présomptions, et si elle est exacte, elle est grosse de conséquences.

    De ce constat prudent, mais ferme, on peut tirer plusieurs recommandations

    1) Informer les décideurs politiques, militaires et administratifs, ainsi que les pilotes d'avions et d'hélicoptères. Une action progressive d'information pourrait viser :
    - l'ENA et I'IHEDN,
    - des écoles dépendant de la Défense, et leurs anciens élèves : Air, Navale,
    - Saint-cyr, Gendarmerie (officiers et sous-officiers), Santé des armées, Polytechnique, ENSTA, ENSAE,CID, CHEAR, CHEM...,
    - des écoles civiles, et leurs anciens élèves : Ecole nationale supérieure de police, Ecole des officiers de police, écoles de journalisme, Ecole nationale de l'aviation civile. Dans cette dernière école, de nombreuses conférences ont permis d'enseigner aux contrôleurs aériens les bonnes réactions en cas de rencontre d'un avion avec un OVNI,
    - des organismes soutenant ou entreprenant des recherches à finalité militaire : DGA, ONERA, CEA/DAM...,
    - les services spéciaux civils et militaires, ainsi que la Direction de la communication de la défense (DICOD, ex-SIRPA central), en attirant leur attention sur les processus de désinformation.

    2) Renforcer les moyens humains et matériels du SEPRA, pour qu'il puisse :
    - développer ses possibilités d'enquête et d'analyse, - recueillir les informations relatives à toutes les manifestations d'OVNI, tant en Europe que dans le monde,
    - entretenir et développer des bases de données sur les différents aspects de ces manifestations,
    - renforcer son statut de représentation et de relations extérieures.

    3) Faire prendre en compte la détection des OVNI par les systèmes civils et militaires de surveillance de l'espace, qu'il est nécessaire de développer pour d'autres raisons, (prévention des collisions entre satellites et débris spatiaux, etc.).

    4) Créer, au plus haut niveau de l'Etat, une cellule en liaison avec le SEPRA, chargée :
    - d'élaborer toutes hypothèses prospectives, - de promouvoir des actions scientifiques et techniques et, à ce titre, disposer d'un budget annuel de quelques millions de francs,
    - de participer à la mise au point d'accords sectoriels de coopération avec d'autres pays.

    5) Entreprendre auprès des Etats-Unis avec le soutien d'autres Etats, voire de l'Union européenne des démarches diplomatiques pour inciter la superpuissance à collaborer, et au besoin exercer les pressions utiles pour élucider cette question capitale, qui ne peut que s'inscrire dans le cadre des alliances politiques et stratégiques.

    6) Si spéculatives que soient ces éventualités, réfléchir, au niveau des pouvoirs publics, avec l'aide de la cellule mentionnée au 4), aux mesures à prendre en cas de manifestation spectaculaire et indiscutable d'OVNIS :
    - tentative ouverte de prise de contact,
    - atterrissage devant de nombreux témoins,
    - autres actions d'envergure.

    Ces réflexions seraient menées de façon méthodique, tout en conservant, cela va de soi, un minimum de distance.

    ANNEXES
    ANNEXE 1 La détection radar en France
    ANNEXE 2 0bservations des astronomes
    ANNEXE 3 La vie dans l'univers
    ANNEXE 4 La colonisation de l'espace
    ANNEXE 5 L'affaire Roswell - La désinformation
    ANNEXE 6 Ancienneté du phénomène OVNI - Eléments d'une chronologie
    ANNEXE 7 Réflexions sur divers aspects psychologiques, sociologiques et politiques du phénomène OVNI


    ANNEXE 1 La détection radar en France


    La détection radar en France est réalisée au travers de deux réseaux de stations radar, l'un militaire équipé à la fois de radars primaires et secondaires, l'autre civil équipé en quasi totalité de radars secondaires. Le radar primaire permet de détecter et de visualiser sur un écran (ou scope) la position géographique et l'altitude (radar tridimensionnel) de tous les mobiles par réflexion des ondes radar sur le corps du mobile.

    A l'inverse, le radar secondaire ne permet de détecter et de visualiser, sur écran, que les mobiles équipés d'un "répondeur" capable de répondre aux signaux codés qu'il émet. Ainsi tout mobile non équipé du cc répondeur" ne pourra pas être détecté par un radar secondaire.

    Cette particularité est extrêmement importante, dans le cas qui nous préoccupe, car seuls les radars primaires, équipant les Centres de détection et de contrôle (CDC) militaires et les avions de détection radar, les Awacs de l'armée de l'Air et bientôt les Hawkeye de la Marine, sont susceptibles de déceler un OVNI, à condition que celui-ci ne soit pas "furtif".

    Il faut savoir enfin que toutes les informations radar détectées par l'ensemble des stations radar du territoire, les avions de détection aérienne et les stations radar des pays voisins sont collectées et traitées dans le réseau STRIDA (Système de traitement des informations de défense aérienne), permettant ainsi d'avoir une couverture de détection couvrant un carré de plus de 4 500 km de côté.

    ANNEXE 2 Observations des astronomes par Jean-Claude Ribes

    On a souvent opposé aux témoignages sur les OVNI l'argument suivant : les astronomes qui devraient être aux premières loges, ne relatent pas de telles observations. Une première réponse est qu'en fait l'astronome professionnel se concentre sur un très petit champ du ciel, observé à travers un instrument, dans une coupole; il a donc moins de chances qu'un "touriste" d'observer un phénomène lumineux relativement rare. Les astronomes amateurs, qui passent beaucoup plus de temps à regarder le ciel, généralement en plein air, sont bien mieux placés pour observer un phénomène inhabituel, sans le confondre avec un objet astronomique; mais on peut s'attendre de leur part à une forte réticence à relater une telle observation, par crainte du ridicule, car les amateurs sont généralement très désireux d'une reconnaissance "professionnelle". En tout cas, aucune enquête spécifique n'a été menée, à ma connaissance, sur cette population particulière.

    Le résultat de deux études indépendantes, effectuées par des astronomes professionnels auprès de leurs collègues, est assez différent: Hynek, dans les années 50, a interrogé informellement une quarantaine d'astronomes, dont un peu plus de 1 0 % avaient effectivement observé des phénomènes inexpliqués. Parmi ces derniers, Josef Allen Hynek cite le professeur Lincoln La Paz, directeur de l'Institut de météorisme de l'université du Nouveau-Mexique, et Clyde Tombaugh, le découvreur de la planète Pluton, décédé en 1997. Dans les années 70 cette fois, Peter A. Sturrock a envoyé un questionnaire détaillé aux 2 61 1 membres de l'Association astronomique américaine, en leur garantissant l'anonymat; la moitié a répondu, et on retrouve une soixantaine d'observations.

    Aucune étude systématique de ce genre n'a été menée en France, mais on cite souvent une observation des astronomes marseillais Georges Courtès et Maurice Viton. Un de mes collègues m'a aussi raconté une observation qu'il a faite dans sa jeunesse d'un objet du diamètre apparent de la Lune (cette dernière étant visible par ailleurs), se déplaçant lentement dans la direction nord-sud : il n'était pas encore professionnel à l'époque, mais amateur éclairé, et ne voit aucune explication à son observation, dont il n'a jamais fait état publiquement.

    Il apparaît donc que le pourcentage d'observations par des astronomes est comparable à celui constaté dans la population globale, même s'il y a une réticence certaine chez une grande majorité à en faire état sans être certain de l'anonymat. Par ailleurs, l'opinion générale des astronomes sur le sujet est beaucoup moins négative qu'on ne le dit parfois, et le moins qu'on puisse dire est qu'il n'y a pas de consensus, beaucoup souhaitant une étude objective du phénomène, sans idée préconçue. Les conversations privées que j'ai pu avoir avec des collègues français confirment cette conclusion de Sturrock : beaucoup refuseraient d'aborder la question avec un journaliste, mais quand je leur parle d'une étude scientifique sérieuse, ils se déclarent d'accord.

    ANNEXE 3 La vie dans l'univers

    La question de la vie non-terrestre est sortie, depuis quelques décennies à peine, du domaine de la croyance pour entrer dans celui de la recherche scientifique, et les progrès dans ce domaine sont très rapides depuis quelques années. Hormis la Terre, le Système solaire s'avère impropre actuellement à la vie, mais les sondes "Viking' ont montré que la planète Mars avait dû offrir, il y a quelque trois milliards et demi d'années, des conditions beaucoup plus favorables qu'actuellement, avec notamment l'existence d'eau liquide. Il n'est donc pas exclu qu'une vie élémentaire (bactéries) ait pu y exister, comme c'était alors le cas sur la Terre ; la recherche de fossiles est du reste l'une des motivations des futures expéditions martiennes, automatiques d'abord, puis humaines. La découverte de fossiles dans une météorite originaire de Mars, annoncée par la NASA, fait encore l'objet d'un débat dans la communauté scientifique; mais l'existence même de ce débat renforce l'intérêt d'aller voir sur place.

    En dehors du Système solaire, les astronomes pensaient, depuis longtemps, que les étoiles devaient être très généralement entourées de systèmes planétaires, mais c'est dans les toutes dernières années que l'expérience est venue confirmer cette thèse : on connait maintenant une demi-douzaine d'étoiles accompagnées d'au moins une planète chacune. Les biologistes, de leur cote, avancent rapidement dans la compréhension des mécanismes chimiques qui amènent à la vie, et celle-ci apparaît, de plus en plus, comme une nécessité plutôt qu'un hasard.

    L'expérience des vingt dernières années a montré, de la Sibérie aux fonds océaniques, que la vie s'accommode fort bien de fortes variations de température ou de températures extrêmes, là où on la jugeait auparavant impossible.

    Depuis 35 ans, les radioastronomes conduisent différents programmes de recherche d'un signal radio intelligent venu de l'espace (SETI : Search for ExtraTerrestrial Intelligence). Aucun signal n'a encore été perçu, ce qui n'est pas surprenant au vu de l'immensité du domaine spatial et fréquentiel à explorer. Un grand programme de la NASA, annulé par le Congrès américain, a été repris sur fonds privés, et doit améliorer la sensibilité de la recherche par plusieurs ordres de grandeur. Le radiotélescope français de Nançay, où plusieurs recherches SETI ont déjà eu lieu, sera peut-être associé à ce programme.

    ANNEXE 4 La colonisation de l'espace

    La deuxième moitié du 20e siècle aura été celle de l'exploration du Système solaire : l'homme sur la Lune, des sondes posées sur Mars et Vénus, d'autres au voisinage immédiat des autres planètes (sauf Pluton), de comètes et d'astéroïdes. Le 2le siècle pourrait être celui de la colonisation de notre système, avec des implantations humaines permanentes et la préparation de voyages vers d'autres systèmes planétaires. Les prochaines années verront la mise en place de la station orbitale permanente Alpha, suite internationale du programme russe Mir. Ensuite, les Américains prévoient en principe d'installer une base permanente sur la Lune, station minimale du type base antarctique. Pour aller plus loin, il faudra reconstituer un écosystème où l'essentiel des besoins en matières premières (y compris l'air, l'eau et la nourriture) pourra être extrait sur place ou recyclé ; en effet, il n'est pas envisageable d'appliquer à grande échelle la méthode actuelle, où presque tout doit être apporté de la Terre par de coûteuses mises en orbite.

    De tels écosystèmes ont été étudiés par les Russes d'abord (la première expérience date de 1961) et par les Américains, avec notamment Biosphère 2 : il s'agit d'une serre de 1,3ha de superficie, prévue pour maintenir en circuit fermé (avec apport d'énergie extérieure), un ensemble végétal et animal comportant la présence de huit personnes. Cette expérience, réalisée au départ sur fonds privés, a été injustement critiquée par la presse et une partie de la communauté scientifique. En fait, malgré certains côtés "amateurs", elle a déjà apporté beaucoup : au cours d'une première expérience de deux ans, de 1991 à 1993, quatre hommes et quatre femmes ont vécu en autarcie presque complète, montrant la validité du principe. Le recyclage de l'eau a été intégral, celui de l'air imparfait (il a fallu rajouter de l'oxygène après quinze mois d'isolement total), et la production de nourriture un peu insuffisante (les "biosphériens" sont sortis amaigris tout en ayant entamé les réserves).

    Après une autre expérience de six mois, la structure a été reprise par l'université de Columbia, qui semble s'intéresser surtout à l'aspect écologique, au détriment de l'application spatiale. C'est pourtant un descendant de Biosphère 2 qui pourrait représenter la future base lunaire autonome du milieu du siècle prochain. L'implantation humaine sur la Lune est d'abord une nécessité scientifique, notamment pour les astronomes. C'est aussi un tremplin pour l'espace, on peut trouver sur la Lune pratiquement tous les matériaux nécessaires à la construction de stations et de vaisseaux spatiaux. Autant de ressources dont l'exploitation sera beaucoup plus économique que sur la Terre, car la gravité réduite et l'absence d'atmosphère de notre satellite permettent une mise en orbite facile et sûre.

    Des expéditions humaines suivront nécessairement les missions robotisées vers Mars, ne serait-ce que pour vérifier l'existence passée de traces de vie. Quant au développement de colonies martiennes permanentes, il est envisageable, mais on peut aussi imaginer de sauter cette étape, en créant des planètes artificielles. L'idée est du physicien américain 0 'Neill, qui a étudié en détail des structures cylindriques de 30km de long sur 6 km de diamètre, en rotation pour recréer une pesanteur artificielle, et pouvant abriter des millions de gens dans une biosphère de type terrestre. Ces planètes artificielles pourraient être construites dans la ceinture d'astéroïdes, entre les orbites de Mars et de Jupiter, où l'on trouve en abondance des matériaux faciles à exploiter, lesquels pourront fournir de nombreux corps chimiques, y compris de l'oxygène et de l'eau.

    A plus long terme, et lorsque seront maîtrisés de façon industrielle la fabrication, le stockage et l'utilisation d'antimatière, des modèles plus petits de ces mêmes engins pourront quitter le Système solaire. Ils pourront atteindre le voisinage d'une autre étoile, après un voyage de plusieurs siècles durant lesquels les générations se seront succédé dans ces "vaisseaux-monde" (à moins que l'on ait alors maîtrisé l'hibernation humaine). Ces migrations n'auront vraisemblablement lieu qu'après des reconnaissances menées par des sondes automatiques ; les destinations privilégiées seraient évidemment des systèmes où une planète abriterait une vie évoluée.

    Imaginons qu'une expédition humaine s'installe dans la ceinture d'astéroïdes d'un système où une civilisation existe, à un stade d'évolution technique très probablement inférieur au nôtre (dans le cas contraire, il est vraisemblable que le contact aurait eu lieu par télécommunication, ou bien que les plus avancés auraient effectué le voyage avant nous) : par éthique, mais aussi dans l'intérêt d'une étude scientifique sérieuse, il ne sera pas question d'intervenir au grand jour, au risque de provoquer un choc culturel fatal. L'étude devra donc être discrète, utilisant des engins rapides et silencieux pour se déplacer dans l'atmosphère de la planète (la propulsion MHD offre des perspectives intéressantes dans ce domaine), et des armes non létales pour éviter les conséquences d'une rencontre inopportune (l'effet paralysant des micro-ondes pulsées est à l'étude dans plusieurs pays).

    Lorsque la civilisation visitée aura atteint le stade du voyage dans l'espace, il deviendra nécessaire de lui faire connaître l'existence de visiteurs. Une façon de faire, sans traumatisme, serait de commettre des "indiscrétions calculées", qui habitueraient, peu à peu, la population à l'idée qu'il pourrait bien y avoir des visites d'extra-planétaires.