• Le rapport COMETA (suite 2)

    8.1.1.2 D'autres méthodes de propulsion

    Dans le vide, l'absence ou la raréfaction des molécules ou des atomes empêche, aussi bien la circulation de courant dans le milieu, que la projection d'une masse suffisante de substance tirée de ce milieu. La propulsion par MHD n'y est donc pas possible et il faut formuler d'autres hypothèses. Des propulsions par réaction à partir de réactions chimiques, comparables à nos moteurs fusées - même si leurs performances sont plus avancées - ne sont pas à exclure a priori. En effet, la phase spatiale du déplacement des objets inconnus se déroule très loin de toute observation.

    De plus, les revêtements destinés à la furtivité les rendraient invisibles aux télescopes et aux radars au-delà de quelques kilomètres ou dizaines de kilomètres. Dès lors, ces objets pourraient très bien, à ces distances, utiliser des propulsions classiques sans être détectés. Se poseraient alors surtout les problèmes de consommation d'énergie et de masse à éjecter, mais la méthode rappelée ci-après en 8.1.1.3 permettrait de les résoudre en partie.

    Plus avancées technologiquement sont les propulsions faisant appel à l'éjection à très grandes vitesses - une fraction appréciable de la vitesse de la lumière - de faisceaux de particules. Du fait de la très grande vitesse d'éjection, la masse éjectée est faible et l'éjection peut être poursuivie très longtemps. De tels faisceaux de particules, embarquables sur satellites, ont été développés pour la guerre spatiale dans l'ex-URSS (au laboratoire de von Ardenne à Soukhoumi, en Géorgie) et aux Etats-Unis, en particulier au laboratoire national d'Argonne. Actuellement ces faisceaux sont, certes, bien moins puissants que ce qui serait nécessaire ici, mais ils ont déjà un intérêt comme moteurs à faible poussée, une fois hors de la proximité des planètes. Un moteur de ce type équipe la sonde américaine "Deep Space 1", qui devrait frôler l'astéroïde 1992 KD le 29 juillet 1999.

    D'autres méthodes de propulsion spatiale sont étudiées très activement la propulsion nucléaire par fission (projets "NERVA", "ORION", "DAEDALUS") et, plus récemment, fusion, qui offriraient des gains respectifs d'un et plus de deux ordres de grandeur par rapport aux meilleurs moteurs actuels. Au-delà, l'utilisation d'énergie stockée sous forme d'antimatière - qui devient crédible depuis qu'au CERN a été créé un atome d'antihydrogène et démontré le moyen de le stocker offrira des gains encore cent fois plus importants.

    C'est pourquoi un nombre croissant de centres de recherche mène des travaux sur ce thème : le Jet Propulsion Laboratory, le Lawrence Livermore Laboratory, l'Air Force Astronautical Laboratory (Edwards Air Force Base), où est également étudiée, selon le jane's Defence Weekly du 10 juin 1996, l'antigravitation. Ce dernier thème serait également suivi en Grande-Bretagne et dans le CEI.

    8.1.1.3 L'utilisation des impulsions planétaires ou stellaires

    Plus proche de nos techniques actuelles, même s'il ne s'agit pas à proprement parler de propulsion, le Jet Propulsion Laboratory avait imaginé en 1961 qu'un engin spatial, en rebondissant sur les puits de potentiels de planètes convenablement choisies, pourrait acquérir des vitesses de plus en plus grandes sans dépense d'énergie. Cette méthode est maintenant systématiquement utilisée pour les missions vers les planètes lointaines de notre Système. On peut alors concevoir, comme l'a proposé Dyson en 1963, qu'en utilisant des "réflexions", non plus seulement sur des planètes, mais aussi sur des étoiles, on puisse acquérir des vitesses considérables (seulement limitées par les vitesses de libération) et parcourir des distances interstellaires avec relativement peu d'énergie, certes au prix du temps nécessaire aux rebondissements de départ et d'arrivée. Cette méthode conduirait à des durées de voyages intersidéraux se chiffrant probablement en millénaires, donc d'un ordre de grandeur supérieur aux durées escomptées pour la propulsion envisagée par antimatière.

    8.1.1.4 Conclusion sur les déplacements

    En résumé, pour les déplacements, aussi bien dans l'atmosphère que dans l'espace, nous pouvons formuler des hypothèses raisonnables sur le vol sans moyens apparents de sustentation dans le premier cas et sur le franchissement de très grandes distances, jusqu'à l'échelle interstellaire, dans le second.
     
    8.1.2 L'arrêt de moteurs de véhicules terrestres

    Pour expliquer ce phénomène, souvent rapporté à l'étranger, il faut évoquer une action à distance. Aucun faisceau de lumière ne semblant associé à ces paralysies de moteurs, on peut songer à des rayonnements radioélectriques, tels que les micro-ondes, dont nous savons qu'elles peuvent provoquer des effets de ce genre et qui peuvent être facilement formées en faisceaux pour agir à distance. Dans ces conditions, l'émission de micro-ondes par les engins inconnus serait de nature à créer autour du véhicule un champ électrique assez élevé pour que les tensions d'allumage, en s'y additionnant, provoquent l'ionisation de l'air autour du circuit haute tension du moteur (bobine, distributeur, fil de bougie), court-circuitant ainsi les impulsions d'allumage vers la masse du moteur et l'arrêtant.

    Depuis la généralisation, dans les années 70, de l'allumage électronique, l'action des micro-ondes, outre le mécanisme précédemment décrit, peut s'exercer directement, en paralysant le circuit électronique engendrant la haute tension. On peut donc concevoir l'action des objets inconnus sur les véhicules terrestres, y compris, maintenant, ceux à moteur diesel, rendus vulnérables par leur circuit de régulation souvent électronique. Rappelons que la capacité d'engendrer des faisceaux de micro-ondes, capables d'actions à distance, est à la portée de nos propres technologies, comme le montrent les travaux poussés menés, aux Etats-Unis et dans l'ex-URSS, pour développer des armes à micro-ondes, destinées précisément à détruire ou à paralyser à distance les moyens électroniques adverses, voire même à agir sur le personnel. En France, des générateurs hyperfréquences de grande puissance, pouvant être utilisés à cette fin, sont à l'étude. Cela n'exclut pas que d'autres types de rayonnements puissent être utilisés.

    Les faisceaux de particules chargées seraient capables d'effets analogues, en traversant, le cas échéant, de la matière vivante, comme le corps de certains témoins, sans que ceux-ci les ressentent ou en gardent des séquelles notables et durables. L'illustration peut en être donnée par les faisceaux des accélérateurs utilisés en protonthérapie, qui commencent par traverser les tissus, sans trop de dommages, pour ne devenir destructeurs que lorsque, du fait de leur pénétration, leur énergie tombe en dessous d'un certain seuil. Ce mode d'action correspond d'ailleurs à certains témoignages, qui rapportent la vision de faisceaux lumineux traversant des obstacles matériels : en effet, les faisceaux de protons, en ionisant l'air, deviennent généralement visibles, sous forme de faisceaux lumineux tronqués dont la longueur est fonction de leur énergie initiale.

    8.1.3 La paralysie locomotrice de certains témoins

    Ce phénomène est moins fréquent. Il est remarquable en ce que les paralysies rapportées n'affectent que certains mouvements volontaires, mais ni la respiration, ni la posture (l'équilibre, en particulier, n'est pas compromis : les témoins ne tombent pas), ni les mouvements oculaires. Sur le plan des concepts, on peut remarquer que la posture et la respiration relèvent chez l'être humain du cervelet, organe indépendant du cerveau qui régit les mouvements volontaires. Les micro-ondes, agissant à distance sur certaines parties du corps humain (c'est aussi l'un des objectifs des travaux évoqués plus haut sur les armes à micro-ondes), il est raisonnable de leur attribuer les effets de paralysie observés. Notons qu'ils sont étudiés, entre autres, à l'Air Force Weapons Laboratory à Kirtland AFB.

    8.2 Modélisation et crédibilité

    Le fait que nous puissions formuler une hypothèse crédible sur la propulsion des objets observés n'est évidemment qu'une indication positive, mais non une preuve de leur existence, pas plus que celle de leur conformité au modèle que nous imaginons.

    A cet égard, l'histoire de la technique enseigne l'humilité, mais peut aussi donner des quasi certitudes :
    - l'humilité : en constatant les erreurs de pronostic commises dans le passé. Il suffit de se rappeler les affirmations de (ou prêtées à ... ) quelques très grands savants : "On ne pourra pas respirer dans les tunnels", "la science est presque achevée", "le plus lourd que l'air ne peut voler", etc. Il serait donc bien présomptueux de prétendre, à partir de nos connaissances et de nos réalisations actuelles, prévoir ce que pourraient être des techniques seulement un peu plus avancées que les nôtres - ou nos propres techniques dans un ou deux siècles. Considérons qu'il y a seulement 150 ans les moteurs, l'électricité, l'existence de l'atome et des ondes hertziennes étaient inconnues ! On peut aussi relire de Jules Verne : Paris au XXème siècle ou Hier et demain...
    - des certitudes : les progrès scientifiques et techniques ne peuvent que se poursuivre, appuyés par plus de scientifiques et d'ingénieurs qu'il n'en a jamais existé, aiguillonnés par la compétition entre les nations. Cette compétition, dans notre monde maintenant "fermé", va porter sur toutes les ressources autrefois gratuites : l'eau potable, la haute mer, les territoires polaires, l'air, l'espace, les fréquences radio...

    S'il est hasardeux de prédire les résultats d'un développement scientifique et technique de plus en plus accéléré, il est, au moins, quasi certain que, même à l'échéance de quelques décennies, nos propres connaissances auront beaucoup progressé. Que dire alors de l'évolution au-delà ! Dans ces conditions, on peut conclure, avec un haut degré de certitude, que les mouvements d'objets, qui sont actuellement juste au-delà de nos possibilités, seront techniquement réalisables à l'échéance de quelques décennies, voire de quelques siècles, même si les savoirs mis en oeuvre ne seront pas ceux que nous pronostiquons.

    Dans la mesure où la conclusion qui précède est acceptable, allons plus loin et remarquons que quelques millions d'années seulement se seront (sauf catastrophe) écoulés entre l'apparition de l'homme et les futures expéditions stellaires de nos descendants (cf le chapitre 8.3.6 et l'annexe 4). Ce laps de temps, entre l'apparition sur la Terre d'une intelligence consciente et le moment où nous pourrons réaliser les prouesses des objets qui nous occupent ici, est infime (un à deux millièmes), comparé à l'âge de la Terre, ou même aux 600 millions d'années qui nous séparent de l'apparition des premiers organismes vivants, au début du Cambrien.

    Or, le développement d'autres intelligences, sur d'autres mondes, ne peut raisonnablement avoir eu lieu à exactement la même vitesse que sur Terre. Si l'âge de ces autres mondes est, comme celui de la Terre, de l'ordre de 4 milliards d'années, et si une vie consciente y est apparue, ni la vitesse de son développement, ni l'époque de la création de ce monde ne peuvent avoir été exactement les mêmes que les nôtres.
    Dans ces conditions, même un écart infime, par exemple de 0,1%, sur ces données initiales, aurait pour conséquence qu'une telle civilisation pourrait se situer, par rapport à la nôtre, entre plusieurs millions d'années en avance et plusieurs millions d'années en retard.

    La probabilité que les degrés de développement de deux civilisations dans l'Univers, et dans un même système solaire, soient égaux, apparaît ainsi très faible, et nous n'avons selon toute vraisemblance que deux possibilités :
    - nos "voisins" sont de plusieurs millénaires ou millions d'années en retard sur nous (ou n'existent pas encore comme espèce consciente), et c'est nous qui les découvrirons,
    - nos voisins sont en avance sur nous, mais alors la probabilité est que cette avance se chiffre en millénaires ou plus, plutôt qu'en années ou même en siècles, et, si nous en jugeons par la vitesse de notre propre développement, le niveau qui serait le leur dépasse certainement, dans tous les domaines, nos capacités de prévision.

    8.3 OVNI - Les hypothèses d'ensemble

    Depuis plusieurs dizaines d'années, la collecte systématique et l'étude scientifique des phénomènes atmosphériques inhabituels ont permis quelques avancées majeures. Bien entendu, une bonne proportion des observations se sont, à l'analyse, révélées tout à fait explicables : rentrées de satellites, ballons-sondes, etc. Cela a d'ailleurs permis de tester la précision des observateurs, la véracité et la concordance des témoignages. Les cas de supercherie sont en définitive fort rares et assez faciles à détecter. La plupart des observateurs font des comptes rendus fidèles, même s'il faut tenir compte des difficultés des diverses appréciations.

    Le grand nombre des observations de toutes sortes a aussi permis de classer à part les observations crédibles et bien documentées dites PAN D (Phénomènes aérospatiaux non identifiés de catégorie D), pour lesquelles aucune explication n'a pu être trouvée.

    Pourtant ces phénomènes sont souvent attestés par des témoignages concordants allant jusqu'à des observations visuelles jumelées avec des observations radar. Certes, s'il n'y avait qu'une dizaine de PAN D, on pourrait se contenter de classer "sans suite" ce dossier ambigu, mais nous n'en sommes plus là et de très loin. Nous sommes donc bien obligés de rechercher des explications plausibles. Des hypothèses de toutes sortes ont été échafaudées et l'on peut les classer comme suit :

    8.3.1 Les hypothèses ascientifiques

    "Sans nous en rendre compte vraiment nous sommes manipulés" (par un groupe très secret d'hommes très puissants et très savants, par des êtres étranges et inconnus, voire non-terrestres, par des esprits, par le diable, par nos fantasmes psychologiques, etc.).

    On ne peut évidemment pas dire a priori que de telles hypothèses soient vraies ou fausses, elles sont indémontrables; leur inconvénient principal est qu'elles ne peuvent pas nous servir à grand-chose.

    Il faut ranger dans cette catégorie les phénomènes parapsychologiques et les hallucinations collectives. Il en est de même de l'idée parfois émise que les engins futuristes observés sont effectivement des produits de l'activité future de l'humanité.

    Nos lointains descendants, ayant trouvé le moyen de remonter le temps, viendraient nous observer...

    Il est évidemment classique de tenter de reconstituer et d'observer le passé par l'intermédiaire de toutes les traces qu'il laisse et l'on pourrait théoriquement l'observer directement (par exemple en découvrant sur une planète, située à quelques années lumière, un miroir bien orienté). Il est cependant hors de question qu'une telle observation puisse influer d'une manière quelconque sur un passé révolu, ne fut-ce qu'en étant détectable.

    8.3.2 Les armes secrètes d'une grande puissance

    Les PAN D seraient alors des véhicules d'origine terrestre pilotés ou télécommandés. Il ne manque pas d'observateurs pour estimer que l'objet aux performances fantastiques qu'ils ont vu évoluer dans le ciel serait le dernier cri du progrès militaire, ce qui expliquerait le secret dont il est entouré. Certes, des études, comme celles de l'avion furtif ou de la magnétohydrodynamique, conduisent effectivement à des progrès impressionnants. Cependant, outre qu'il serait bien imprudent d'exposer ainsi aux regards profanes et à ceux d'experts étrangers ce qu'il y a tant d'intérêt à cacher, on peut aujourd'hui ajouter que, depuis toutes les décennies durant lesquelles se sont produits ces phénomènes, le secret aurait été fatalement éventé; surtout si l'on tient compte des bouleversements politiques de ces dernières années.

    8.3.3 Les tentatives de désinformation

    Dans cette catégorie entrent les trucages, les montages généralement accompagnés d'une forte médiatisation. Certains chercheurs estiment que, sans pour autant prêter à la fabrication d'armes ultra-modernes, les performances des engins de pointe peuvent servir à intoxiquer l'opinion au même titre que les autres techniques de propagande.

    Bien entendu ce point de vue est une conséquence directe du temps de la guerre froide. Tous les moyens étaient alors bons pour déstabiliser l'autre camp, y compris la peur de l'invasion par des êtres non-terrestres ou l'instillation du doute envers des dirigeants qui nous cachent quelque chose de manifestement très grave". Ce type d'hypothèse est encore moins satisfaisant que les précédents car il se heurte aux objections de chacun d'eux.

    8.3.4 Les images holographiques

    A la charnière des tentatives de désinformation et des hypotheses extraterrestres se situe le thème des images holographiques, que celles-ci soient le fait d'une grande puissance ou d'équipages non-terrestres. A vrai dire ce thème est d'un emploi difficile.
    Il exige une préparation importante car l'air est très transparent et ne diffuse que très difficilement la lumière. Il faut donc, soit disposer d'un appareillage important couvrant le champ optique utilisé, soit au moins y projeter un écran approprié, par exemple un film d'eau.

    La première méthode correspond aux images holographiques théoriques, la seconde est plus simple et fréquemment utilisée pour ses effets spectaculaires, mais elle laisse évidemment des traces... On peut aussi envisager d'utiliser les nuages ou un rideau de pluie, mais cela présente bien sûr de multiples aléas. Pour autant que nous puissions en juger aujourd'hui la méthode des images holographiques et les méthodes associées ne sont susceptibles que d'utilisations très limitées.

    8.3.5 Les phénomènes naturels inconnus

    Cette hypothèse ne peut pas être totalement écartée et doit donc être citée, elle est cependant difficile à soutenir dans les cas où l'OVNI observé a un comportement apparemment intelligent (manoeuvres d'approche, de poursuite, d'évitement, de fuite...)

    8.3.6 Les hypothèses extraterrestres

    Un grand nombre de gens sont aujourd'hui convaincus que les OVNIS sont pilotés par des êtres intelligents venus de très loin dans l'Univers et chargés de nous surveiller et même d'entrer en contact avec nous. Si séduisantes qu'elles soient, ces hypothèses se heurtent 'a toutes sortes de difficultés considérables. Les Martiens hypothétiques de naguère ont disparu du domaine du possible et, hormis sur Terre, le Système solaire apparaît hors d'état d'avoir produit une vie organisée et plus encore une civilisation avancée. Il faut donc aller chercher plus loin, jusqu'aux étoiles, mais la plus proche est déjà cent millions de fois plus loin que la Lune.

    Les seuls contacts que nous puissions aujourd'hui tenter d'établir à de telles distances sont des contacts radioélectriques. Des astronomes les ont entrepris par l'envoi de messages et l'écoute radio dans les programmes "SETI" et "MEGASETI". Même si certains enthousiastes ont présenté des idées futuristes pour "court-circuiter" l'immensité, comme par exemple l'utilisation des "trous noirs", le franchissement des distances interstellaires par d'éventuels êtres non-terrestres a soulevé beaucoup de scepticisme et la plupart des astronomes répètent qu'à ce jour il n'y a aucun cas d'OVNI suffisamment bien établi pour impliquer qu'il provienne d'une civilisation non-terrestre" Deux astronomes professionnels, Jean-Claude Ribes et Guy Monnet, ont cependant proposé un scénario de notre futur dans l'espace qui comporte des voyages interstellaires plausibles. Dans ce scénario, résumé en annexe 4, ils imaginent l'installation de larges communautés, dans de verdoyantes "îles de l'espace", énormes constructions artificielles en orbite de la Terre, décrites par le physicien O'Neill, voire dans l'intérieur de grands astérides où l'on trouve abondance de matériaux divers, y compris eau et oxygène, et protection aisée contre les météorites et les radiations cosmiques. Ultérieurement, nos descendants, ayant maîtrisé la production, le stockage et l'utilisation énergétique de l'antimatière, utilisent celle-ci pour propulser certains de leurs habitats vers un autre système solaire. Ils s'installent dans une ceinture d'astéroïdes, y font souche et se rendent alors dans les planètes du système d'accueil, à bord d'engins, qui sont perçus par d'éventuels autochtones comme nous percevons aujourd'hui les OVNIS.

    Ce scénario, qui, pour l'essentiel, ne fait appel qu'aux lois aujourd'hui bien admises de la physique, donne une certaine vraisemblance à l'hypothèse extraterrestre. Il est possible d'imaginer qu'une civilisation venue d'ailleurs ait colonisé la région de notre ceinture d'astéroïdes et l'utilise comme base de départ vers notre planète. Les progrès actuels de la conquête de l'espace et de la physique confortent cette idée.

    Signalons que certaines personnes envisagent une autre hypothèse, très contestée : les OVNIS appartiennent bien à une civilisation située dans la ceinture d'astéroïdes, mais cette civilisation provient elle-même de notre planète. Plus ancienne que les civilisations terrestres connues, et très développée, elle aurait disparu de la Terre (guerre nucléaire, radioactivité, pollution, etc.), mais serait encore implantée dans le Système solaire.

    Les deux hypothèses ont le mérite de placer le problème OVNI hors du domaine du paranormal et d'inciter à la réflexion sur l'avenir de notre planète.


    CHAPITRE 9 Organisation de la recherche à l'étranger


    9.1 Organisation de la recherche aux Etats-Unis

    Le thème OVNI est aujourd'hui très populaire aux Etats-Unis. L'on s'en rend compte par le nombre et le succès des films de fiction, tels que Independance Day, Men in Black ou Contact, qui lui sont consacrés. Un sondage, effectué en juin 1997 pour le magazine Time, montre que près d'un Américain sur quatre pense qu'un engin non-terrestre s'est écrasé à Roswell (Nouveau Mexique) début juillet 1947. Un professeur de psychiatrie de Harvard, le docteur Mack, traite avec beaucoup de gravité le problème des enlèvements temporaires, réels ou supposés, de ses compatriotes par des OVNIS. Face à cette attente du public, que font les autorités ?

    Elles démentent que le phénomène OVNI présente une menace pour la sécurité nationale, ou qu'il montre des indices d'une origine non-terrestre. Cette position a été presque constamment prise par l'armée de l'Air, chargée de l'étude des OVNI de 1948 à 1969, dans le cadre d'un projet qui porte globalement le nom de Blue Book. Elle a été confirmée dans le résumé et les conclusions du rapport d'une commission universitaire chargée d'évaluer Blue Book, la commission Condon. Le physicien Condon a écrit dans ses conclusions que l'étude des OVNIS avait peu de chances de faire avancer la science.

    Toute étude officielle a donc cessé aux Etats-Unis depuis décembre 1969 et l'armée de l'Air dirige les curieux vers les associations ufologiques privées.

    Bien qu'avalisé par l'Académie des sciences, le rapport Condon a été critiqué sévèrement par de nombreux scientifiques, particulièrement au sein du puissant AIAA (American Institute of Aeronautics and Astronautics); celui-ci a fait justement remarquer que le résumé et les conclusions du rapport, rédigés par le professeur Condon lui-même, étaient contraires à de nombreuses analyses contenues en son corps. L'AIAA a recommandé un travail modéré, mais continu et scientifique, sur les OVNIS.

    Un amendement à la loi sur la liberté de l'information (FOIA), voté en 1974, a permis d'obtenir à partir de 1976 des documents officiels déclassifiés concernant les OVNIS.
    L'un d'entre eux a particulièrement retenu l'attention. C'est une lettre du général de brigade aérienne Bolender, datée d'octobre 1969, précisant que la fin imminente du projet Blue Book ne mettra pas fin aux rapports militaires concernant des OVNIS constituant une menace pour la sécurité nationale. Ces derniers ne font pas partie du système Blue Book et continueront, comme par le passé, à être traités conformément à la directive JANAP 146 et à l'Air Force Manual 55-1 1.

    La directive JANAP 146 Uoint Army, Navy, Air Force Publication) s'applique aux militaires, mais aussi à certains civils (commandants de bord de l'aviation civile, capitaines de la marine marchande) des Etats-Unis et du Canada. Elle leur prescrit de rendre compte, de toute urgence, à certaines autorités, qui doivent elles-mêmes rendre compte notamment au Commandement opérationnel de l'air (maintenant NORAD) à Colorado Springs, lorsqu'ils observent des objets nécessitant une action défensive très urgente et/ou une enquête des forces armées des Etats-Unis ou du Canada.
    Parmi ces objets, les OVNIS (Unidentified Flying Objects) figurent entre les missiles et les sousmarins hostiles ou non identifiés, etc. La divulgation du contenu de ces rapports tombe sous le coup des lois réprimant l'espionnage. JANAP 146 était en vigueur ces dernières années et l'est peut-être encore. Ce règlement peut expliquer la réticence fréquente des militaires américains, des aviateurs en particulier, à évoquer le sujet des OVNIS.

    Les associations ufologiques américaines comptent quelques milliers de membres. Elles s'emploient à combler le vide laissé par les pouvoirs publics dans le domaine des études "OVNIS". La FOIA leur a donné un regain d'activité, en leur montrant que, contrairement à leurs affirmations, l'armée de l'Air et différents services spéciaux, la CIA notamment, s'intéressaient beaucoup, et depuis longtemps, au sujet OVNI. Elle leur a permis de prendre connaissance de certains cas spectaculaires, tels les survols de bases de missiles en 1975, ou l'incident de Téhéran de 1976 rapporté au chapitre 2. La DIA a jugé ce cas "radar/optique" : un cas classique qui réunit toutes les conditions requises pour une étude valable du phénomène OVNI.

    Ces dernières années, les trois principales associations ufologiques ont été rassemblées pour mener un travail en commun par une personnalité américaine de premier plan, Marie Galbraith. Celleci est l'épouse de Evan Griffith Galbraith, qui fut ambassadeur des Etats-Unis en France de 1981 à 1985. Elle connaît donc bien notre pays et notre langue pour avoir résidé avenue Gabriel. Soutenue moralement et financièrement par Laurance Rockefeller, frère du célèbre David Rockefeller, elle a parcouru le monde pour connaître les principaux scientifiques s'intéressant aux OVNIS et recueillir les meilleurs cas.

    Elle a ensuite dirigé la rédaction d'un ouvrage clair et documenté intitulé Unidentified Flying Objects, Briefing Document, the best available évidence, avalisé en décembre 1995 par les présidents des trois associations CUFOS, FUFOR et MUFON. Elle a fait parvenir cet ouvrage à plus de mille personnalités du monde entier et notamment à un grand nombre de parlementaires américains. Son but est d'obtenir du gouvernement américain, ainsi qu'éventuellement d'autres gouvernements, une levée du secret pesant sur les OVNIS. Pour les rédacteurs de l'ouvrage, ce secret est essentiellement d'origine militaire : la nation qui la première saura reproduire les caractéristiques exceptionnelles des OVNIS dominera le monde. Le secret était justifié du temps de la guerre froide, il ne l'est plus maintenant, étant données les percées scientifiques et techniques, utiles à l'humanité, qtion peut attendre de l'étude des OVNIS.

    Le livre de Marie Galbraith est dans l'ensemble descriptif Il n'y est pas question d'interprétations des phénomènes observés (modélisations physiques, ou hypothèses sur l'origine des objets). Tel a été aussi l'esprit du colloque scientifique international organisé en septembre 1997 par Laurance Rockefeller à Pocantico, près de West Point, dans une propriété du Rockefeller Bros Fund. Animé par l'astrophysicien Peter Sturrock, ce colloque a été consacré aux preuves physiques ("Physical évidence") concernant les OVNIS.

    Des spécialistes du radar, des effets biologiques des micro-ondes, de la photographie, etc., souvent peu au fait du problème OVNI, y formaient un conseil scientifique jugeant des communications présentées par des chercheurs en ufologie. La participation française a été très remarquée elle comprenait le chef du SEPRA et deux membres du conseil scientifique. Un document de synthèse a souhaité que de nombreux pays se dotent d'une organisation de la recherche OVNI comparable à celle de la France.

    La thèse du Colonel Corso :
    En juillet 1997, pour le cinquantième anniversaire de l'incident de Roswell, est paru un livre étonnant intitulé The Day after Roswell. Il a été écrit par le colonel Corso, qui fut, de 1953 à 1957, le membre militaire du National Security Council Staff, donc en contact permanent avec le président Eisenhower. Ce livre est préfacé par Strom Thurmond, l'actuel président de la commission des forces armées du Sénat, qui, déjà membre de cette commission, avait pris Corso comme attaché parlementaire lorsque celui-ci a quitté l'armée en 1963. L'auteur déclare que l'objet trouvé à Roswell était bien un vaisseau non-terrestre. Il aurait vu lui-même, en juillet 1947, le cadavre de l'un des occupants conservé dans un cercueil de verre. En 1961-1962, responsable des technologies étrangères au département R & D de l'armée, il aurait été chargé de faire profiter discrètement l'industrie américaine des objets de technologie très avancée trouvés dans l'épave (selon lui: circuits imprimés, laser, intensificateurs de lumière, etc.).

    Le Colonel Corso affirme que les militaires de haut rang et certains parlementaires américains sont au courant de l'existence dans notre ciel d'engins non-terrestres; ils l'ont caché au public pour éviter des paniques, mais des révélations complètes vont pouvoir être faites, car les Etats-Unis, qui s'y efforcent depuis 50 ans, auraient maintenant les moyens de s'opposer à une éventuelle attaque des OVNIS. Certaines de ces assertions sont pour le moins surprenantes, mais l'ensemble du contenu du livre ne peut être aisément écarté, lorsqu'on considère la carrière remarquable de son auteur et l'éloge que fait de lui le sénateur Thurmond. Certes, ce dernier a demandé, et obtenu, que sa préface ne figure plus dans les réimpressions du livre: l'auteur ne lui aurait pas dit que l'ouvrage traiterait d'OVNIS... Mais on peut difficilement croire que le préfacier, quatrième personnage de l'Etat américain, et l'éditeur, Simon & Schuster, n'aient pas agi , en pleine connaissance de cause lors de la première impression. Dès la sortie de l'ouvrage, l'armée de l'Air américaine a publié un deuxième rapport sur Roswell déniant, a nouveau, toute vraisemblance à l'hypothèse du crash d'un engin non-terrestre.
    Le premier rapport, publié en 1994, se présentait comme la première étude officielle relative aux OVNIS depuis la fin de Blue Book en 1969 (voir en annexe "Roswell et la désinformation"). Cette réaction n'est pas incompatible avec les thèses du colonel Corso; elle peut être destinée à rassurer ceux que les révélations de Corso pourraient angoisser.

    9.2 Organisation de la recherche au Royaume-Uni

    La Grande-Bretagne a été le théâtre de plusieurs cas remarquables. Nous avons présenté au chapitre 2 le cas "radar/optique" de Lakenheath (1956). La RAF et son ministère de tutelle se sont donc très tôt intéressés aux OVNIS, sans que l'on possède beaucoup d'indications sur leurs travaux. Le ministère de la Défense britannique (MOD) possède, depuis sa création en 1964, une cellule d'étude des OVNIS, dont le sigle Sec(AS)2a signifie : Département 2a de la division Secrétariat (Air Staff). Son activité a été décrite récemment par Nick Pope, qui en fut le titulaire de 1991 à 1994, dans un livre alerte, 0pen skies, closed minds.

    Ce département reçoit des appels téléphoniques ou des lettres de témoins, mais plus généralement des rapports faits à partir des dépositions de ces témoins dans des postes de police, des aéroports ou des bases de la RAF. Il effectue, s'il le juge utile, des enquêtes classiques. Il interroge alors des stations radar ou météo, la base RAF de surveillance des objets spatiaux de Flyingdales, d'autres bases RAF, l'Observatoire de Greenwich, etc. Son unique mission est de déterminer si les rapports présentent un intérêt pour la Défense ("area of defence significance").

    Nick Pope, qui poursuit à l'heure actuelle sa carrière de fonctionnaire du MOD, a innové par rapport à ses prédécesseurs. Il a donné des interviews à la presse et participé à des émissions de télévision. Il a coopéré avec des associations ufologiques, dont il a communiqué les coordonnées aux témoins qui lui écrivaient. Dans ses lettres de réponse il a admis qu'une faible proportion des observations d'OVNIS défie l'explication, et que le MOD garde l'esprit ouvert à leur égard. Ses prédécesseurs écrivaient : "Si l'on disposait de suffisamment de données, tous les cas pourraient sans doute être expliqués. Dans son livre, Nick Pope évoque diverses hypothèses pour expliquer certains cas non identifiés qui ont fait l'objet de rapports crédibles et détaillés. Il privilégie fortement l'hypothèse d'êtres non-terrestres, et formule le souhait que son ministère prenne au sérieux la menace potentielle que représentent, à ses yeux, les OVNIS.

    Y a-t-il un service plus étoffé que le sien (où il est seul) au sein du ministère de la Défense, qui effectuerait des études secrètes sur le phénomène OVNI ? Ses déclarations sur le sujet sont contradictoires (pp. 129 et 181). Ralph Noyés, qui fut l'un des prédécesseurs de Nick Pope de 1969 à 1972 et termina sa carrière au MOD en 1977 comme sous-secrétaire d'Etat à la Défense, juge probable l'existence de ce service. Lord Hill-Norton, amiral de la Flotte, qui fut chef d'état-major des Armées de 1971 à 1973, partage cette opinion. On trouve ces informations dans un livre préfacé par Lord Hill-Norton lui-même (Above Top Secret, de Timothy Good). Eamiral Hill-Norton a fait partie de la trentaine de lords actifs dans un intergroupe de la Chambre des lords étudiant les OVNIS dans les années 1980. Si ce service d'études discret existe, on peut
    penser qu'il travaille en liaison avec les Etats-Unis (Above Top Secret, pp. 48-49).

    9.3 Organisation de la recherche en Russie

    L'Académie des sciences de l'URSS a effectué des études sur les OVNI au moins depuis 1979. A cette époque, Vladimir Migouline, correspondant de cette académie, a exprimé dans La Recherche son opinion sur les observations de phénomènes lumineux et d'objets insolites faites en Union Soviétique : "Ces observations correspondent dans leur immense majorité à des phénomènes réels à peu près semblables à ceux que l'on observe dans d'autres pays. Mais il n'y a pas de preuve indiscutable que certaines d'entre elles concernent des manifestations technologiques d'une civilisation très développée.
    Aussi faut-il tenter de les relier à des phénomènes atmosphériques'. dit-il. C'est le but qu'a visé son adjoint Platov dans un ouvrage publié en 1992, Les OVNIS et la science moderne. A cette époque, Migouline et Platov, responsables du groupe d'expertise des phénomènes anormaux, dépendant de l'Académie des sciences, ont proposé au SEPRA une coopération scientifique et technique, mais la direction du CNES n'y a pas donné de suite. Notons que, dans la section sibérienne de l'Académie des sciences, des travaux, moins connus en Occident, n'écartent pas l'hypothèse d'êtres non-terrestres, voire la privilégient.

    Lors de la "Glasnost", des informations ont été diffusées sur les études conduites, tant par le KGB que par les militaires. En 199 1, le KGB a déclassifié 124 pages de documents de Cas d'observation d'événements anormaux sur le territoire de l'URSS, 1982-1990, couvrant un total de 17 régions. L'un d'entre eux, que nous détaillons au chapitre 3, concerne les évolutions aériennes extraordinaires de trois disques brillants audessus d'une base de missiles de l'armée près d'Astrakhan en 1989. Les objets, vus par sept militaires, passaient brusquement de l'immobilité à une grande vitesse, et inversement, le tout silencieusement. Approché par un avion de chasse soviétique, un objet se dégagea si rapidement qu'il parut laisser le chasseur sur place. En 1994, le colonel Boris Sokolov a vendu à la chaine ABC News une collection
    d'enquêtes effectuées par les militaires de 1978 à 1988. Auparavant, en 1990, le journal Rabochaya Tribuna avait publié un article du général d'aviation Maltsev, commandant la défense aérienne du territoire, concernant un cas radar optique bien documenté aux témoins multiples (Pereslav-Zalesski, nuit du 21 mars 1990), où l'objet discoïdal, silencieux, passait de l'immobilité à une vitesse double ou triple de celle d'un chasseur à réaction moderne. Nous avons décrit ce cas au chapitre 2.

    3ème PARTIE. Les OVNIS et la défense

    Jusqu'à présent aucun accident, et a fortiori aucun acte hostile, n'a eu pour origine certaine, du moins officiellement, un OVNI; aucune menace OVNI ne s' est fait sentir en France, même si des manoeuvres d'intimidation ont été avérées (chapitres 1. 1, 2. 1 et 2-3). Cependant, de nombreuses manifestations observées par des témoins dignes de foi pourraient être le fait d'engins d'origine non-terrestre. En effet, s'il s'agissait d'engins terrestres, ceux-ci ne pourraient être qu'américains et, malgré toutes les précautions de secret, cela se serait su. Le premier prototype d'avion furtif a volé fin 1977, l'existence d'avions furtifs a été connue environ dix ans après, en 1988. Or les observations crédibles et avérées d'OVNI débutent en 1944.

    Certes, ce sujet suscite encore parfois un scepticisme amusé, sinon une certaine méfiance à l'égard de ceux qui révoquent sérieusement, mais en l'absence d'explications des phénomènes observés, l'hypothèse d'une origine non-terrestre ne peut plus être écartée. Nous nous proposons d'étudier, dans cette troisième partie, les conséquences, sur les plans stratégique, scientifique, politique, religieux et médiatique, de cette hypothèse compatible avec les connaissances scientifiques actuelles.


    Chapitre 10 Prospectives stratégiques


    La définition d'une stratégie face à un "adversaire" impose de le connaître, de comprendre ses intentions et de percevoir ses modes d'action. Dans le cas présent nous ne pouvons qu'émettre des hypothèses élaborées à partir des faits observés et de leur interprétation, en essayant de répondre a trois questions: qui seraient-ils ? Quelles seraient leurs intentions ? Chercheraient-ils ou auraient-ils déjà établi des contacts ?

    10.1 Quels extraterrestres ? Qui et comment seraient-ils ?

    Une cohérence relative ressort des nombreuses descriptions des phénomènes : soucoupe, sphère ou cylindre lumineux, vol stationnaire, suivi d'accélérations foudroyantes, absence de bruit, vitesse largement supersonique sans bang sonore, effets électromagnétiques associés perturbant le fonctionnement des dispositifs radioélectriques ou électriques proches. A l'évidence, ces êtres non-terrestres seraient forcément intellectuellement doués et technologiquement en avance sur nous, pour avoir su réaliser ce que nous ne savons pas encore faire. Mais le reste demeure
    mystérieux ! Morphologie, constitution physique, type de vie, forme de communication et de société, sens des valeurs, notion de temps, motivations... S'ils nous observent, il faut noter une apparente contradiction entre l'intérêt qu'ils paraissent nous témoigner et leur furtivité. Plutôt que nous observer, il semble qu'ils veuillent se montrer à nous et nous acclimater progressivement à l'idée de leur existence.

    10.2 Quelles intentions et quelle stratégie déduire de leur comportement ?

    L'extrapolation, à partir d'une analyse rationnelle des buts que pourraient poursuivre la ou les civilisations non-terrestres, devrait permettre de se faire une idée des stratégies qu'ils mettraient en oeuvre, et partant nous conduire, en réplique, à en déduire les grandes lignes de ce que pourraient être nos propres stratégies. Des OVNIS se sont manifesté ces dernières décennies un peu partout dans le monde, avec des pointes surprenantes entre 1952 et 1954, sans que nous puissions en déduire une ligne de conduite bien définie. Que chercheraient-ils ?

    Après les phases d'observation et de démonstration de leur existence, il nous semblerait logique qu'ils cherchassent à imprimer leurs marques et leur volonté aux Etats de la Terre, or aujourd'hui, rien ne permet de déduire de leurs manifestations l'existence d'une volonté directrice servant des buts que nous sommes aujourd'hui incapables de discerner. Il est plausible que l'on puisse attribuer aux Etats-Unis des contacts privilégiés. Mais rien ne contredit le possible établissement d'autres contacts avec certains pays européens ou encore avec la Russie, la Chine ou le japon, d'autres peutêtre...
    Il parait cependant difficile d'imaginer qu'ils auraient pu se positionner sur Terre avec la complicité de certains Etats. De plus, les hypothèses de contacts n'autorisent pas à déduire l'existence d'un quelconque statu quo avec ces visiteurs. En effet, depuis 1947, les manifestations sporadiques d'OVNI et même l'apparition de vagues répétées se sont poursuivies. On serait en droit de penser que ces visiteurs - forts de leur supériorité - montrent leur intention de continuer à se faire connaître dans les lieux les plus divers de la planète et de poursuivre l'exécution de plans, dont les finalités et les moyens nous échappent encore. Il se pourrait qu'ils aient, dès avant 1947, et après, conçu des craintes sur l'avenir de la Terre, menacée dans sa survie par des risques de conflagration atomique. Leurs influences ont pu être accompagnées de démonstrations appropriées:
    - survols de bases de missiles nucléaires dont un exemple est donné au chapitre 3,
    - manoeuvre d'intimidation contre des avions comme à Luxeuil et Téhéran (chapitres 1.1 et 2.3), - paralysie de témoins, arrêt des moteurs, extinction des lumières (San Carlos de Bariloche, chapitre 2-5).

    Les progrès réalisés dans la conquête de l'espace et dans le développement du nucléaire pourraient les inquiéter. Ne serait-il pas logique de penser que ces civilisations non-terrestres auraient établi des stations, voire des colonies, dans la ceinture des astéroides et pourquoi pas des relais sur la Lune ? Nos incursions et des projets étudiés aux Etats-Unis de modification, à coups de bombes H, des orbites d'astér6ides pour les rapprocher de l'orbite terrestre, aux fins d'exploitation minière, pourraient les gêner.
    Pour l'instant ils ne paraissent pas s'immiscer dans nos affaires, mais il convient de se demander ce qu'ils recherchent effectivement. Veulent-ils envahir la Terre ? La préserver d'une autodestruction nucléaire ? Connaitre et conserver le patrimoine que nos civilisations ont créé au cours des siècles ? Devant ces incertitudes sur leurs intentions, nous ne pouvons préjuger de l'avenir et, en particulier, considérer qu'ils continueront à ne pas intervenir. Certaines de leurs entreprises, à notre égard, pourraient donc, sur le long terme, ne pas être innocentes. Peut-être n'ont-ils que faire de nos sensibilités et des politiques des Etats ?

    10.3 Répercussions des manifestations d'OVNI sur le comportement officiel et officieux des Etats

    Les répercussions ont été d'inégale importance. Suivant ce que l'on peut connaître des réactions des Etats, il est loisible de les classer, dans notre hypothèse, en :
    a) Etats inconscients des phénomènes non-terrestres ou qui s'estiment non concernés,
    b) Etats conscients des phénomènes non-terrestres mais dépourvus de moyens d'investigation,
    c) Etats conscients des phénomènes non-terrestres et pourvus de moyens d'investigation,
    d) Etats entrés en contact avec une ou plusieurs civilisations non-terrestres et qui ont établi des relations et/ou entamé une collaboration politique, scientifique et technique.

    10.4 Des contacts auraient-ils été établis avec un ou plusieurs Etats ?

    Des individus prétendent avoir été contactés, dans un but d'études ou en vue de l'établissement de relations d'intelligence à intelligence. Peut-on imaginer des contacts directs et continus, au plus haut niveau d'un ou de plusieurs Etats, en particulier les Etats-Unis ? Il est vrai que l'attitude de ce pays est des plus étranges depuis la vague de juin 1947, suivie de l'affaire de Roswell en juillet 1947 (c£ annexe 5). Si les Américains ont pu recueillir à cette occasion ou à d'autres, au minimum, des débris ou des épaves entières de vaisseaux non-terrestres, en plus ou moins bon état, et même des cadavres d'humanoïdes, un certain type de contact aurait bien été établi.

    Les premières déclarations et réactions sont souvent considérées comme plus probantes que les affirmations ultérieures. Ainsi, immédiatement, après ce qui deviendra plus tard l'affaire de Roswell, le général Twining a été chargé d'établir un rapport secret sur les 'disques volants". dont l'existence ) été révélée que 22 ans plus tard dans le rapport Condon. Il en ressort que ceux-ci existent bel et bien. Or, les Etats-Unis ont pratiqué, depuis cette époque, une politique de secret croissant (classification au-dessus d'ultra secret"de certains dossiers d'OVNI, selon le général Barry Goldwater) et de désinformation continue. Les conclusions étranges du rapport Condon n'en sont qu'un épisode. Pourquoi et comment un secret d'une telle importance aurait-il pu, malgré tout, être préservé jusqu 'à aujourd'hui ? La réponse la plus simple serait que les Etats-Unis veulent conserver à tout prix une supériorité technologique militaire sur les pays concurrents, et, peut-être, un contact privilégié.

    Cette politique de secret et de désinformation a pu être dictée par le souci compréhensible de ne pas créer de mouvements de panique ou d'engouements irrationnels dans le public, ou celui, à l'époque, de se prémunir contre les actions de l'URSS, ou encore, de façon plus prosaïque et politique, de ne pas apparaître aux yeux des électeurs comme incapables de fournir des explications convaincantes sur ces phénomènes. Il ne fallait sans doute pas porter atteinte au prestige des forces armées, incapables d'interdire ces viols de l'espace aérien, et prêter le flanc à des attaques contre les budgets militaires de la part des opposants politiques. Tout est envisageable, même la crainte de voir différentes agences gouvernementales accusées d'avoir menti, à un moment ou à un autre.

    Quoi qu'il en soit, il est symptomatique et illustratif de relever que les Etats-Unis se sont dotés, dès 1953, d'un arsenal répressif impressionnant, toujours en vigueur semble-t-il. Ils ont promulgue, en particulier, deux ordonnances militaires AFR (Air Force Regulation) 200-2 et JANAP 146 (Joint Army Navy Air Force Publication), l'une interdisant la divulgation au public d'informations relatives à des observations d'objets non identifiés et l'autre qui fait de la divulgation non autorisée d'une observation d'OVNIS par son auteur une infraction passible de 10 ans d'emprisonnement et de 10000$ d'amende. L'ordonnance JANAP s'applique aux militaires mais aussi aux pilotes de compagnies civiles et aux capitaines de la marine marchande.

    10.5 Quelles dispositions devons-nous prendre dès maintenant

    Que les OVNIS soient ou non d'origine non-terrestre, le phénomène OVNI est déjà parmi nous et nous impose, de toute façon, une vigilance critique; il comporte, en particulier, des risques de manipulations déstabilisatrices aux plans médiatique, psychologique, culturel et religieux: terreur panique, guerre des mondes, psychoses créées par des sectes ou des lobbies, etc. Ces risques senibles de peur cosmique, ainsi que la découverte et sans doute la conquête à venir du cosmos, justifient désormais de la part des élites politiques, scientifiques et intellectuelles, une certaine vigilance cosmique propre à prévenir toute surprise choquante, interprétation erronée et manipulation malveillante ou malsaine. A n'en pas douter, des mesures sont à envisager aux plans national et international. Quelles que soient les données de la problématique politique américaine, et devant une attitude de secret persistante, comment concevoir des relations politiques et militaires harmonieuses entre alliés, en particulier au sein de l'OTAN, qui devraient être normalement fondées sur une confiance élémentaire, si l'accès à des informations technologiques, en particulier, d'une importance aussi incalculable, n'était pas partagé ?

    10-5.1 Structures nationales

    Si la France veut affirmer sa présence dans ce domaine, il paraît urgent de développer le SEPRA qui devra:
    - renforcer ses moyens matériels et humains, pour être en mesure de recueillir les informations relatives à toutes les manifestations d'OVNI, tant en Europe que dans le monde,
    - développer ses possibilités d'enquête et d'analyse, - renforcer son statut de représentation et de relations extérieures.

    De même, il conviendrait de créer, au plus haut niveau de l'Etat, une cellule en liaison avec le SEPRA, chargée :
    - d'élaborer toutes hypothèses prospectives,
    - de promouvoir les recherches scientifiques et techniques et, à ce titre, disposer d'un budget minimum, léger,
    - de proposer des éléments de stratégie militaire,
    - de participer à la mise au point d'accords sectoriels de coopération avec des pays européens et étrangers intéressés. Il est à noter que de nombreux pays se sont déjà dotés d'organismes légers de recueil des observations d'OVNI au sein de leurs armées ou de leurs services de renseignement.

    10. 5.2 Structures européennes

    Il serait souhaitable, ensuite, que les Etats européens et la Commission de l'Union européenne mènent toutes recherches et entreprennent auprès des Etats-Unis des démarches diplomatiques, en exerçant les pressions utiles, pour élucider cette question capitale, qui doit s'inscrire dans le cadre des alliances politiques et stratégiques. Peut-être serait-il à propos que la France proposât à la Commission de créer en son sein - pour ne pas demeurer aveugle, muette et paralysée - un organisme spécial plus élargi de coordination, doté des moyens humains et matériels nécessaires.

    10.6 A quelles situations devons-nous nous préparer ?

    Quelles stratégies pourrions-nous élaborer dans les situations suivantes - apparition d'OVNI et volonté d'êtres non-terrestres d'établir un contact officiel et pacifique, - découverte fortuite ou non d'une microbase ou d'une base sur un point quelconque du territoire ou de l'Europe : attitude à adopter face à une puissance amicale ou non, - invasion (peu probable compte tenu du fait qu'elle aurait pu être conduite avant la découverte de l'atome) et attaques localisées ou massives sur des points stratégiques ou non, - manipulation ou désinformation délibérée en vue de déstabiliser d'autres Etats.
    S'agissant de la première situation évoquée, il n'est pas interdit d'avancer que les Etats, qui se seraient dotés d'outils de recherche et d'analyse élaborés, auraient peut-être plus de chances que d'autres d'être choisis comme interlocuteurs privilégiés, mais avec quels risques et quels avantages ?


    CHAPITRE 11 lmplications aéronautiques


    11.1 Pourquoi des implications aéronautiques ?

    Il n'est intellectuellement pas possible de rester indifférent devant un phénomène aéronautique inexpliqué auquel ont été confrontés de nombreux pilotes civils et militaires. Sur plusieurs centaines de cas aéronautiques avérés, les implications sont principalement de cinq types :
    - simple observation d'un phénomène par l'équipage, les passagers ou le personnel au sol, - détection d'une piste sur un écran radar, ce qui se produit dans un cas aéronautique sur cinq, aboutissant parfois à l'enregistrement d'une piste comme cela a été le cas le 28 janvier 1994 au Centre de détection et de contrôle (CDC) de Cinq-Mars-la-Pile (c£ chapitre 1),
    - perturbation des moyens électriques ou électroniques au sol (San Carlos de Bariloche) ou de bord (Téhéran),
    - accompagnement d'avion (San Carlos de Bariloche, RB-47...
    - comportement d'apparence agressive (Mirage IV, élève pilote de Tours, cas de Téhéran...

    Le nombre des témoignages et la qualité des témoins interdisent d'éluder le phénomène, aussi le personnel de l'aéronautique, et plus particulièrement celui de la défense, doit-il être sensibilisé et préparer à faire face. Comment en effet vouloir ignorer un phénomène qui se manifeste par la traversée régulière de notre espace aérien par des mobiles dont le comportement donne à penser qu'ils sont pilotés par une intelligence. Peut-on prétendre, parce que cela paraît dépasser nos connaissances techniques, que cela ne relève pas de notre compétence ? Si nous ne faisions rien, le principe même de la défense et du renseignement aériens serait remis en question.

    Les premières observations faites par des aviateurs remontent au début des années 40. Depuis, le nombre d'observations inexpliquées (après expertise : PAN D), rapportées par des pilotes ou des contrôleurs, s'élève à plus de 500. Rappelons que ce chiffre est en France de trois ou quatre depuis 19 5 1. Il appartient à l'armée de l'Air de prendre en compte ces phénomènes qui, jusqu'à preuve du contraire, évoluent principalement dans l'espace aérien.

    11.2 Qui est impliqué ?

    11.2.1 Le personnel navigant

    Le personnel navigant est naturellement concerné, et plus particulièrement les pilotes, car, qu'ils soient civils ou militaires, ils occupent une place privilégiée pour observer et seraient les premiers concernés en cas d'incident (risque de collision en particulier).
    Cela est particulièrement vrai pour le pilote de combat, parce qu'il est entraîné à surveiller sans cesse le ciel et qu'il dispose aujourd'hui de systèmes d'armes de plus en plus performants, capables de détecter des objectifs de plus en plus rapides et de plus en plus petits à des distances de plus en plus grandes. Le couple pilote/système d'armes est plus que jamais un excellent instrument d'observation, et serait notre premier moyen d'intervention si d'aventure cela s'avérait nécessaire. Les préoccupations du pilote de ligne sont différentes, car, outre le fait qu'il ne dispose pas des mêmes équipements, sa priorité est à l'évidence la sécurité de ses passagers ; s'il reste un partenaire privilégié dans la quête du renseignement, il serait totalement démuni face à une attitude agressive d'un OVNI.