• Le rapport COMETA (suite 1)

    CHAPITRE 4 Des rencontres rapprochées en France

    4.1 Valensole, Alpes-de-Haute-Provence (1er juillet 1965)

    Enquête approfondie de la Gendarmerie nationale
    Valensole, le ler juillet 1965, Maurice Masse, qui a quitté son domicile à 5h du matin, se dirige vers ses champs de lavande situés sur le plateau à proximité du village. Avant de mettre en marche son tracteur vers 6h, il allume une cigarette et entend à ce moment-là un sifflement qui attire son attention. Emergeant de derrière un pierrier, il voit, à environ 90m de lui, un objet posé dans son champ. Sa forme évoque celle d'une voiture "Dauphine" posée sur six pattes avec un pivot central. Il se rapproche avec précautions, à une distance d'une dizaine de mètres, pensant peut-être surprendre des gens en train de lui voler de la lavande. Il voit alors deux petits êtres, dont l'un, tourné dans sa direction, va pointer vers lui un tube pris dans une sorte de sacoche accrochée sur son flanc gauche. Maurice Masse précisera qu'il va être totalement immobilisé sur place, engourdi et paralysé, mais parfaitement conscient des événements qui vont se dérouler sous ses yeux. Les deux êtres vont alors remonter dans leur engin. Il les observera, alors qu'ils seront derrière une sorte de dôme, et il entendra un bruit sourd au moment où l'objet s'élèvera du sol. De même, il remarquera que le tube qui était sous l'objet, au contact du sol, se mettra à tourner, ainsi que les six pattes, qui s'escamoteront sous l'appareil. L'objet montera ensuite à la verticale avant de s'incliner en oblique et de disparaître plus vite qu'un avion à réaction. Maurice Masse restera ainsi immobilisé durant une quinzaine de minutes avant de retrouver ses esprits, puis de reprendre son travail et d'aller raconter son histoire au village où les gendarmes, ayant eu connaissance de l'affaire, l'auditionneront dans la journée.

    La brigade de gendarmerie de Valensole, puis la brigade de recherche de Digne, enquêtèrent sur ce cas durant plusieurs jours. Les investigations de la gendarmerie établirent l'existence, à l'endroit indiqué par Maurice Masse, d'une cuvette imprimée dans le sol, qui était détrempé à cet endroit. En son centre se trouvait un trou cylindrique aux parois lisses de 18 cm de diamètre et de 40cm de profondeur. Au fond de celui-ci se trouvaient trois autres trous coudés de 6cm de diamètre. Le long de l'axe de fuite de l'objet, sur une centaine de mètres, les plans de lavande étaient desséchés. Ce phénomène dura plusieurs années, au cours desquelles le témoin essaya vainement de replanter des plants dans un rayon de quelques mètres autour de la trace.
    Malgré quelques éléments contradictoires dans le récit de Maurice Masse, les éléments recueillis par les deux brigades de gendarmerie ont confirmé la plausibilité des faits, en particulier les effets sur l'environnement et sur le témoin lui-même, qui, durant plusieurs mois, dormit douze à quinze heures par nuit, à la suite de la paralysie dont il avait été victime. L'enquête de moralité sur le témoin ne révélera pas d'éléments particuliers permettant de soupçonner un comportement de mythomane ou le montage d'un canular.

    4.2 Cussac, Cantal (29 août 1967)

    Enquête du GEPAN/SEPRA
    Parmi les cas d'OVNI, l'affaire de Cussac occupe une place particulière puisqu'en 1978 une contre-enquête fut menée, à titre d'exemple, à la demande du conseil scientifique du GEPAN. Le 29 août 1967, vers 10h30, par une belle matinée ensoleillée sur les hauts plateaux du centre de la France, deux jeunes enfants gardent le troupeau familial. Le chien qui les accompagne les avertit qu'une vache s'apprête à franchir le muret de l'enclos. Le garçon, âgé de treize ans à l'époque, se lève pour faire revenir la vache, quand il aperçoit de l'autre côté de la route quatre enfants qu'il ne reconnaît pas. Surpris par ce qu'il observe, il appelle sa soeur quand il aperçoit, en retrait des inconnus, une sphère extrêmement brillante. Ils se rendent alors compte qu'il ne s'agit pas d'enfants mais de petits êtres noirs, dont la taille ne doit pas dépasser 1,20 m. Deux d'entre eux sont debout à côté de la sphère, un autre est agenouillé devant elle et le quatrième, debout, tient dans la main une sorte de miroir qui aveugle les enfants. Le garçon essaye de les interpeller, mais les petits êtres regagnent alors précipitamment la sphère. Les enfants les voient s'élever du sol et pénétrer dans la boule par le haut, en y plongeant la tête la première. La sphère décolle avec un sifflement, puis s'élève dans le ciel en décrivant un mouvement hélicoïdal continu à grande vitesse. Le chien aboie, les vaches se mettent à meugler et une très forte odeur soufrée emplit l'atmosphère. La contre-enquête débutera en 1978 avec une équipe d'enquêteurs du GEPAN et des conseillers extérieurs qualifiés, dont un ancien juge d'instruction.

    Les faits marquants de cette contre-enquête ne concernèrent ni les faits, ni le récit, mais des éléments nouveaux, tels que des témoins secondaires retrouvés sur les lieux, qui apportèrent des indices supplémentaires et renforcèrent la crédibilité du cas. En particulier, un gendarme, qui s'était rendu sur les lieux immédiatement après l'incident, et avait trouvé des traces sur le sol à l'endroit indiqué par les enfants et noté la très forte odeur de soufre. De même, un autre témoin se manifesta, reconnaissant s'être trouvé dans un grenier proche des lieux, et se souvenant parfaitement du bruit de sifflement très différent de celui d'un hélicoptère de l'époque.

    Les reconstitutions sur les lieux, en présence des deux témoins principaux, confirmèrent tant les récits descriptifs que les circonstances qui suivirent l'observation. Les enfants, à l'époque, évoquèrent une forte odeur de soufre, mais ils subirent surtout des troubles de nature physiologique, leurs yeux pleurèrent durant plusieurs jours; ces faits furent constatés par le médecin de famille et confirmés par leur père, alors maire du village. Le magistrat, dans la conclusion de cette contre-enquête, donna son avis sur les témoins et leur témoignage : "Il n'existe dans ces divers élèments aucune faille, aucune discordance qui permette de douter de la sincérité des témoignages, ni d'envisager raisonnablement une invention, une supercherie, ou une hallucination. Dans ces conditions, malgré le jeune âge des témoins principaux, et aussi extraordinaires que paraissent être les faits qu'ils ont relatés, je pense qu'ils les ont réellement observés."

    4.3 Trans-en-Provence, Var (8 janvier 1981)

    Trans-en-Provence, le 8 janvier 1981 vers 17h, un homme qui construit un petit abri pour une pompe à eau, dans son jardin, va être témoin de ce qui est peut-être l'un des cas les plus insolites jamais observés et étudiés en France. Un reflet du soleil sur quelque chose évoluant dans le ciel va attirer son attention et lui permettre d'observer la descente, puis l'atterrissage brutal, sur un terre-plein situé en contrebas de sa maison, d'un objet métallique silencieux. Celui-ci, de forme ovoïde, ne présentait aucune aspérité apparente, aile, gouverne ou moteur, permettant de l'assimiler à un quelconque aéronef.

    Cet objet restera quelques brefs instants sur le terre-plein, en n'émettant toujours aucun bruit, puis il décollera et disparaîtra à une vitesse très élevée dans le ciel bleu azur. Ce récit pourrait s'arrêter à cette simple constatation visuelle, s'il n'y avait eu des traces et des empreintes mécaniques visibles en forme de couronne qui feront basculer l'affaire dans le domaine de l'inexpliqué. La gendarmerie, puis le GEPAN, mèneront une enquête approfondie, comportant de nombreux entretiens avec le témoin et son voisinage. Les expertises sur le terrain - prélèvements d'échantillons de terre et de végétaux, suivis d'analyses - montreront, sans équivoque, qu'il s'agissait bien d'un objet métallique pesant non identifié qui s'était réellement posé sur le terre-plein. L'analyse des végétaux prélevés sur le site indiquera que l'on n'était pas en présence d'un quelconque aéronef, y compris hélicoptère ou drône militaire, hypothèses qui avaient été envisagées et analysées. La végétation sur le site d'atterrissage - une sorte de luzerne sauvage - a été profondément marquée et affectée par un agent extérieur, qui en a modifié en profondeur l'appareil photosynthétique. En effet, les chlorophylles, ainsi que certains acides aminés des plantes, présentaient des variations importantes de concentration, variations décroissant avec l'éloignement du centre de la trace mécanique. Deux années après, ces mêmes effets disparurent complètement, révélant ainsi un type spécifique et particulier de traumatisme. Selon le professeur Michel Bounias, du laboratoire d'écologie et de toxicologie végétale de l'INRA, qui effectua les analyses, la cause des profondes perturbations enregistrées sur la végétation présente dans cet écosystème, pourrait être vraisemblablement un puissant champ électromagnétique pulsé dans la gamme des hautes fréquences (micro-ondes). Les études et les recherches se poursuivent toujours sur cette affaire où de nombreuses pistes ont été explorées. Aucune d'entre elles n'a pu satisfaire l'ensemble des conditions permettant d'identifier avec certitude l'objet qui s'est posé à Trans-en-Provence le 8 janvier 1981 et encore moins d'en déterminer l'origine.

    4.4 Nancy, Meurthe-et-Moselle, affaire dite de "L'Amarante" (21 octobre 1982)

    Enquête du GEPAN/SEPRA
    Le cas de "L'Amarante" concerne l'observation, de jour, par un témoin, chercheur en biologie cellulaire, d'un objet qui, durant 20 minutes, est resté en vol stationnaire audessus de son jardin. Le témoignage enregistré par la gendarmerie, moins de 5 heures après l'observation, se résume comme suit :
    Le 21 octobre 1982, après son travail, le témoin se trouvait vers 12h35, dans son jardin, devant sa maison; il vit venir du sud-est un engin volant qu'il prit tout d'abord pour un avion. Il vit un engin brillant. Il précisa qu'il n'y avait pas de nuages, qu'il n'avait pas le soleil dans les yeux et que la visibilité était excellente. La vitesse de descente de l'engin n'était pas très grande et il pensa que celui-ci allait passer au-dessus de sa maison. A un moment donné, il se rendit compte que la trajectoire de l'engin le conduisait vers lui, aussi recula-t-il de 3 à 4m. Cet engin, de forme ovale, s'arrêta à un mètre du sol environ et resta en vol stationnaire à cette hauteur pendant 20 minutes environ.

    Le témoin précisa qu'ayant regardé sa montre, il était absolument certain de la durée du vol stationnaire de l'engin, qu'il décrivit comme suit : forme ovoide, diamètre d'environ 1m, épaisseur 80cm, moitié inférieure d'aspect métallisé, genre béryllium poli, moitié supérieure de couleur bleu-vert lagon dans son remplissage interne. L'engin n'émettait aucun son, ne dégageait ni chaleur, ni froid, ni rayonnement, ni magnétisme, ni électromagnétisme semble-t-il. Au bout de 20 minutes, l'engin s'éleva brusquement à la verticale constante, trajectoire qu'il maintint jusqu'à perte de vue. Le départ de l'engin fut très rapide, comme sous l'effet d'une forte aspiration. Le témoin précisa, enfin, qu'il n'y avait aucune trace ou marque au sol, l'herbe n'était ni calcinée ni écrasée, mais il remarqua qu'au moment du départ, l'herbe s'était dressée droite pour reprendre ensuite sa position normale. L'intèrêt de cette observation, outre son étrangeté, réside dans les traces visibles laissées sur la végétation et notamment sur un arbuste d'amarante dont les extrémités des feuilles, devenues complètement déshydratées, donnent à penser qu'elles ont été soumises à des champs électriques intenses. Cependant, malgré des délais d'intervention courts, les conditions de prélèvement, puis de conservation des échantillons, n'ont pas permis de vérifier définitivement cette hypothèse. D'une étude préalable sur le comportement des végétaux soumis à des champs électriques il ressort que :
    - le champ électrique, vraisemblablement à l'origine du soulèvement des brins d'herbe, a dû dépasser 30 kV/m,
    - les effets observés sur l'amarante sont probablement le fait d'un champ électrique qui, au niveau de la plante, a dû largement dépasser les 200 kV/m.

    CHAPITRE 5 Contre-exemples de phénomènes élucidés

    Les cas rapportés dans les chapitres précédents sont restés inexpliqués, malgré la richesse de leurs données. De tels cas sont minoritaires. Beaucoup d'observations de phénomènes aériens faites en France, que les témoins ne s'expliquent pas et rapportent à la gendarmerie, sont élucidées après une courte enquête de celle-ci et/ou du GEPAN/SEPRA: les causes en sont la Lune, des planètes, des aéronefs, des ballons météo, des réflexions de phares d'automobile sur des nuages, etc. et, très rarement, des supercheries. L' enquête donne parfois des explications plus insolites. Nous en donnons deux exemples.

    5.1 Un objet étrange traverse une route (29 septembre 1988)

    Enquête du GEPAN/SEPRA
    Un garagiste circulant sur l'autoroute Paris-Lille voit une énorme boule rouge traverser la chaussée à quelques dizaines de mètres de lui et rouler en contrebas. Lançant des reflets lumineux et enveloppée d'une fumée dense, elle finit par s'arrêter dans un champ.
    Troublé par cette observation inquiétante, le garagiste va en rendre compte aux gendarmes de l'autoroute. La gendarmerie, sur ordre du préfet, neutralise alors l'autoroute et une zone de plusieurs kilomètres autour de l'objet. Le témoin principal et sa famille sont conduits à l'hôpital, où ils subissent une série d'examens. Des agents de la Sécurité civile et de la Sécurité militaire se rendent sur le lieu de l'incident, munis notamment de compteurs Geiger. On attendait en effet, à cette période, la chute du satellite soviétique Cosmos 1900, équipé d'un générateur électronucléaire, et des consignes précises avaient été données. Consulté, le CNES précise assez rapidement qu'à la même heure Cosmos 1900 survole l'océan Indien. La boule rouge vient-elle de l'espace ? Avançant avec précaution, en surveillant leurs détecteurs de rayonnement nucléaire, les spécialistes de la sécurité s'approchent d'une sphère de 1,50m de diamètre environ. Sous le puissant éclairage des projecteurs, ils voient qu'elle ne porte aucune trace des échauffements et des effets mécaniques considérables que produit une rentrée atmosphérique. Elle paraît intacte, et de petits miroirs recouvrent sa surface. On ne décèle près d'elle ni fumée, ni radioactivité.

    On apprendra plus tard que cette sphère, destinée à servir d'accessoire à un concert de Jean-Michel Jarre, est tombée du camion qui l'emportait à Londres. Les petits miroirs collés sur son enveloppe en polystyrène étaient destinés à réfléchir les effets lumineux du spectacle...

    5.2 Une intense lueur dans un village des Dombes (10 mars 1979)

    Enquête du GEPAN/SEPRA
    Le 13 mars 1979, la brigade locale d'une petite localité des Dombes est alertée par un habitant qui déclare avoir observé dans la nuit du 10 au 11 mars un objet volant non identifié au-dessus de l'agglomération. Au cours de son enquête, la brigade recueille au total quatre témoignages, dont trois sont totalement indépendants les uns des autres. Le premier témoin, restaurateur dans le village, décrit le phénomène comme une masse lumineuse, de couleur bleutée et violacée, de forme légèrement ovale et à peu près d'une quinzaine de mètres de longueur. Son intensité lumineuse est telle que la place du village est éclairée comme en plein jour, à tel point que l'éclairage public, dont l'allumage est automatique, s'éteint. Deux autres témoins, qui se trouvent en voiture à proximité du village, rapportent que cette masse lumineuse précédait leur véhicule sur la route à 2m de distance environ. Ils précisent aux gendarmes e que cette lumière s'est brutalement 'teinte après qu'un feu de couleur orange se soit d'clar' e de chaque côté de la lueur. Enfin un quatrième témoin, pisciculteur, dit avoir, cette nuit-là, a été réveillé par un bruit sourd et observé une intense lueur bleutée. Le lendemain, tous les poissons d'un des bassins de son exploitation, des silures, sont retrouvés morts. La présence d'une ligne électrique surplombant le bassin permet aux gendarmes d'orienter leur enquête vers les phénomènes d'origine électrique.

    Le GEPAN/SEPRA fait de même lors de l'enquête qu'il mène sur place quelques jours après. Il est très vite constaté que la ligne électrique de 10kV surplombant le bassin a fondu. Les renseignements fournis par EDF permettent de démontrer que, cette ligne datant d'une trentaine d'années, il est vraisemblable que la corrosion et l'oxydation des fils, en aluminium, ont provoqué un effet d'arc de puissance de la ligne, probablement conjugué à celui d'un effet couronne. Ceci explique d'une part la lueur bleutée et le bruit entendu par le témoin et d'autre part l'extinction de l'éclairage public. La lueur fut en effet suffisamment intense pour déclencher la cellule photoélectrique de commande, qui se trouve placée à proximité de la ligne en fusion.

    Enfin les poissons sont morts empoisonnés par les gouttes d'aluminium, qui tombèrent dans le bassin durant plusieurs minutes.

    2ème PARTIE Le point des connaissances

    Chapitre 6) Organisation de la recherche en France

    Le Centre national d'études spatiales a reçu en 1977 la mission de mettre en place une structure d'étude permanente des phénomènes aérospatiaux non identifiés (PAN) : le Groupe d'études des phénomènes aérospatiaux non identifiés (GEPAN). Cet établissement disposait en son sein de compétences et de moyens adaptés pour cette mission, en particulier des ingénieurs et cadres de haut niveau technique en relation avec les milieux scientifiques. La garantie que ce sujet complexe et délicat serait traité avec toute la rigueur nécessaire fut apportée par un conseil scientifique, présidé par Hubert Curien, composé de douze membres, représentatifs des sciences humaines et exactes. Ce conseil avait pour tâche d'orienter, organiser et examiner annuellement les travaux du GEPAN.

    On peut distinguer trois phases dans l'évolution de l'activité liée à l'étude des OVNIS en France qui ont abouti en 1988 à la création du Service d'expertise des phénomènes de rentrée atmosphérique (SEPRA), qui prend la suite du GEPAN, toujours au sein du CNES :
    - une phase de mise en place de l'organisation et de définition des procédures de collecte et de traitement des données, décrite dans le présent chapitre,
    - une phase de définition de la méthode scientifique d'étude des cas,
    - une phase de mise en application des méthodes et des procédures définies précédemment, traitées toutes deux dans le chapitre suivant.

    Le SEPRA a, pour l'étude des OVNIS, une vocation plus restreinte que celle du GEPAN, dont le conseil scientifique a terminé sa mission.

    6.1 La phase de mise en place de l'organisation

    La première tâche du GEPAN a été d'associer différents organismes publics civils et militaires en vue d'organiser la collecte et l'analyse de données qui soient fiables. La Gendarmerie nationale, les aviations civile et militaire, la Météorologie nationale, etc... ont été sollicitées et associées à cette organisation par l'intermédiaire de conventions et de protocoles établis avec le GEPAN. Le premier objectif fixé a été l'acquisition et la fourniture rapide des données recueillies sur les lieux où un phénomène était observé.
    Pour cela, le GEPAN, selon les directives du conseil scientifique, a reçu pour mission de former des équipes d'enquêteurs spécialisés pour le recueil des données psychologiques et physiques, comme par exemple le prélèvement de traces au sol. Parallèlement à cette organisation, divers laboratoires de recherche, civils et militaires, ont été sollicités pour participer aux expertises et aux analyses des données recueillies lors des enquêtes, comme par exemple le traitement des documents photographiques et des enregistrements radar.
     
    6.2.1a La participation de la Gendarmerie nationale

    C'est en février 1974 que furent données les premières instructions confiant à la Gendarmerie nationale le soin de recueillir et de centraliser les témoignages spontanés sur les OVNI. Antérieurement, ceux-ci étaient recueillis occasionnellement dans les brigades territoriales et donnaient rarement lieu à la rédaction de procès-verbaux ou d'enquêtes approfondies (affaire de Valensole en 1965). Aucun traitement ou exploitation de ces documents n'était effectué par les autorités administratives ou techniques.

    A partir de mai 1977, l'un des six exemplaires du procès-verbal rédigé par les brigades territoriales de la gendarmerie est adressé au GEPAN, dès lors destinataire de toutes les informations recueillies sur les OVNI.

    6.2.1b Le rôle et l'action de la Gendarmerie nationale

    Chaque brigade de gendarmerie possède un manuel, le livret "gendarmique", qui contient toutes les instructions sur la conduite à tenir pour la collecte des données sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés. Selon le degré de complexité du cas rapporté, le niveau d'intervention peut aller du simple procès-verbal d'un témoignage à celui d'une véritable enquête qui peut être menée conjointement avec les services du GEPAN/SEPRA sur les lieux d'observation, et donne souvent lieu à un rapport approfondi.

    6.2.2 L'utilisation des données collectées par la Gendarmerie nationale

    Une fois l'information collectée localement par la gendarmerie, celle-ci est transmise, sous forme de procès-verbal, au siège de la Gendarmerie nationale à Paris qui en expédie un exemplaire au GEPAN/SEPRA. Celui-ci le traite selon deux niveaux distincts :
    - au premier niveau, le procès-verbal est analysé, puis intégré dans une base de données, pour être traité statistiquement en vue de l'établissement de classifications et de typologies des phénomènes,
    - au second niveau, relatif aux cas plus complexes de "PAN D" (Phénomènes aérospatiaux non identifiés de catégorie D), l'enquête sur le terrain induit un ensemble de recherches d'éléments et de traitements supplémentaires, qui débouchent sur la rédaction d'un rapport d'enquête circonstancié et détaillé; le rapport pourra être utilisé pour des études d'interprétation de traces.

    6.2.3 Bilan et résultat de la coopération avec la Gendarmerie nationale

    Depuis 1974, ce sont plus de 3000 procès-verbaux de gendarmerie, représentant en moyenne trois témoignages spontanés par document, qui ont été recueillis et transmis au GEPAN/SEPRA. Il faut ajouter à cela une centaine d'enquêtes et d'interventions sur le terrain, engagées conjointement avec les brigades locales. Le tout a permis de caractériser un ensemble de phénomènes rares, naturels ou artificiels à occurrence variable, qui n'aurait pu être identifié sans ce type d'organisation. Grâce à cette collaboration, des cas d'OVNIS, comme ceux de Trans-en-Provence et de "L'Amarante" (voir chapitre 4), ont pu être étudiés dans d'excellentes conditions, montrant qu'il demeurait un résiduel d'événements dont la nature échappait encore à toute identification. Une plaquette d'information, décrivant les objectifs recherchés par le CNES dans l'étude des OVNIS, a été largement diffusée auprès de l'ensemble des brigades territoriales. Une action complémentaire d'information et de formation, en direction des officiers et des sous-officiers, est régulièrement dispensée par le GEPAN/SEPRA dans les écoles de la Gendarmerie nationale pour sensibiliser les commandants de brigade sur ce sujet.

    Les résultats de cette collaboration pourraient être plus efficaces. Une mise à jour régulière des procédures de collecte des données serait souhaitable, ainsi que des délais d'intervention plus réduits pour les enquêtes, entre le moment où le cas est connu de la brigade locale et celui où le SEPRA intervient. Cette réduction du temps d'intervention diminuerait sensiblement la perte d'information, en particulier s'agissant des effets sur l'environnement. De même, il serait important que les brigades de gendarmerie fussent informées plus systématiquement des résultats des travaux et des enquêtes traités par le SEPRA. Cependant, les moyens actuellement disponibles en personnel et en dotation budgétaire ne permettent pas de répondre avec l'efficacité souhaitée.

    6.3 La participation de l'armée de lAir

    Juste après la Seconde Guerre mondiale, les premiers rapports d'observation d'OVNI aéronautiques français ont été recueillis et archivés par le bureau Prospective et études (BPE) de l'état-major de l'armée de l'Air.

    Lors de la création du GEPAN, un protocole d'accord a défini les rôles respectifs des deux organismes pour le traitement des informations relatives aux cas d'observation aéronautique militaire. En principe toute observation d'OVNI doit être signalée au centre de contrôle aérien militaire concerné, lequel transmet les informations au Centre de conduite des opérations aériennes (CCOA) à Taverny; celui-ci est chargé, en liaison avec le bureau Espace de l'état-major de l'armée de l'Air, de les transmettre au GEPAN/SEPRA. Parallèlement, toutes les informations radar sont enregistrées dans les centres de contrôle-radar et conservées au minimum un mois, et davantage sur demande. Elles sont mises à la disposition des enquêteurs en cas de besoin. Un protocole passé avec l'armée de Terre définit les conditions de transmission des informations recueillies en vol par les pilotes de l'Aviation légère de l'armée de Terre (ALAT).

    6.4 La participation de l'aviation civile

    Le même type d'organisation et de procédures est utilisé par l'Aviation civile pour collecter et traiter l'information relative aux observations d'OVNIS faites par les pilotes civils. Un protocole, signé entre la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) et le CNES, permet au GEPAN/SEPRA d'avoir accès aux comptes rendus d'observation d'OVNI rédigés par les équipages des compagnies aériennes nationales et étrangères. A cet effet, une fiche de compte rendu d'observation, établie conjointement par la DGAC et le GEPAN/SEPRA, est tenue à la disposition des équipages auprès des centres de contrôle aérien de l'Aviation civile et des compagnies aériennes. Par ailleurs, les conversations radio entre l'équipage et le contrôle aérien sont systématiquement enregistrées et jointes au rapport circonstancié d'observation.

    Il existe également une réglementation concernant les incidents de vol qui pourraient engager la sécurité. Dans ce cas, le commandant de bord est tenu de suivre la procédure "Airmiss" qui déclenche systématiquement une enquête de la DGAC.

    6.5 Les moyens complémentaires de recherche

    De nombreux organismes civils (publics ou privés) et militaires concourent aux expertises effectuées durant les enquêtes et les travaux du GEPAN/SEPRA. Ces interventions se font à deux niveaux, soit pour la collecte des données sur le terrain et l'exploitation des rapports d'observation, soit pour l'analyse des données après expertise et les recherches théoriques et expérimentales jugées nécessaires.

    Des conventions de coopération ont été établies, en particulier avec divers organismes qui peuvent bénéficier en retour des résultats des enquêtes intéressant leur propre domaine d'études, par exemple :
    - la foudre (EDF, CEA, Météorologie nationale, ONERA, CEAT),
    - les météores (CNRS, DGA),
    - les perturbations de ligne (EDF, France Télécom),
    - la sociologie de groupe et en particulier les sectes (CNRS, universités),
    - la photographie, l'étude de films, le traitement d'imagerie spatiale (Fleximage).

    Les trois applications suivantes méritent d'être soulignées

    6.5.1 Analyse des prélèvements

    Le GEPAN/SEPRA s'appuie sur différents laboratoires civils et militaires, dont ceux de l'Etablissement technique central de l'armement (ETCA), pour analyser les prélèvements de sol et de végétation recueillis au cours des enquêtes.

    6.5.2 Exploitation des photographies

    Des travaux sur le traitement d'images ont été conduits entre 1981 et 1988 au sein de l'ETCA. Ils ont permis de définir les techniques et les procédures, reprises dans la note technique no 18 du GEPAN, pour l'étude des photographies présumées d'OVNI. Des filtres de diffraction ont été mis en place dans les gendarmeries, pour permettre le recueil d'informations sur le spectre lumineux émis.

    6.5.3 Le système de surveillance du ciel

    Un système, "ORION", a été étudié et déployé par la Défense, dans le but de surveiller, d'identifier et de prévoir le passage des satellites, au-dessus du territoire national en particulier. Il devrait permettre de répondre, du moins partiellement, au besoin de surveillance des phénomènes lumineux de type OVNI. Le système comprend :
    - les moyens radars actuels de veille et de poursuite et les antennes d'écoute du navire Monge,
    - deux systèmes de veille radar et optique et un système d'imagerie optique,
    - le radar de veille "GRAVES", qui sera capable de détecter des objets de 1m à 1500km de distance,
    - le système de veille optique "SPOC", qui utilise des caméras CCD pour détecter et déterminer la trajectoire des satellites défilant ou des débris spatiaux de magnitude 7 à 8 (deux sites sont en cours d'équipement),
    - enfin est envisagé le développement du télescope "SOLSTICE" de 4m de diamètre, qui pourra être doté d'une optique adaptative, pour l'observation des objets sur l'orbite géostationnaire (36000 km).

    CHAPITRE 7 Méthode et résultats du GEPAN/SEPRA

    7.1 La méthode développée par le GEPAN

    Le GEPAN a développé une méthode originale d'étude des phénomènes rares à occurrence aléatoire. Les météorites font partie de ces phénomènes. Les scientifiques ont longtemps refusé de prendre en compte les observations de pierres tombées du ciel rapportées généralement par des paysans. Fort heureusement, le physicien Jean-Baptiste Biot a effectué en 1803 une enquête approfondie au village de Laigle, dans l'Orne, environ trois semaines après qu' on y ait rapporté des chutes de pierres d'origine céleste. Biot a examiné de nombreuses pierres et certaines traces (branches brisées, toits perforés, incendies) et interrogé de nombreux témoins indépendants. Il a produit un rapport convaincant qui a donné aux météorites une existence scientifique.
    La méthode mise au point par le GEPAN a été approuvée par son conseil scientifique. Elle consiste essentiellement à cerner les phénomènes initialement inconnus en effectuant l'analyse conjointe de quatre types de données concernant :
    - les témoins : physiologie, psychologie, etc,
    - les témoignages : récits, réactions aux questions, comportement général, etc,
    - l'environnement physique : météorologie, trafic aérien, photographies, données radar, traces sur l'environnement, etc,
    - l'environnement psychosociologique : lectures et croyances des témoins, influence éventuelle des médias et de groupes divers sur ces témoins, etc.
    Les rapports de gendarmerie contiennent souvent des données suffisantes pour que l'on puisse identifier le phénomène observé. Dans bien des cas, celui-ci s'avère être un avion, une planète, un satellite, etc. Dans d'autres cas, une enquête complémentaire, plus ou moins importante, est effectuée par le GEPAN/SEPRA. Une étude approfondie peut durer jusqu'à deux ans. L'analyse des traces sur l'environnement peut conduire à faire appel à des laboratoires spécialisés (voir les cas de Trans-en-Provence et de "L'Amarante" au chapitre 4).

    Enfin des recherches ont été effectuées en liaison avec les universités pour perfectionner la méthode d'enquête. Le CNES, par souci de rigueur scientifique, a adopté le terme "PAN" au lieu et place du terme d'OVNI, plus connu mais plus restrictif Le GEPAN est le groupe d'étude des PAN.

    7.2 Première classification des PAN (Phénomènes aérospatiaux non identifiés)

    Après étude, chaque cas est classé par le GEPAN/SEPRA dans l'une des quatre catégories suivantes, en fonction de son degré d'identification :
    - catégorie A. phénomène parfaitement identifié,
    - catégorie B : phénomène probablement identifiable, mais qui ne peut être identifié de façon certaine par manque d'éléments,
    - catégorie C phénomène non identifiable par manque de données,
    - catégorie D phénomène non identifiable malgré l'abondance et la qualité des données.
    Ces PAN de catégorie D représentent 4 à 5 % des cas et sont appelés PAN D. Ils englobent des observations de phénomènes dont certains près du sol à quelques mètres des témoins. Les cas les plus étranges et les plus mystérieux de cette catégorie sont généralement intitulés RR3 (rencontres rapprochées du troisième type), selon la classification proposée par le professeur A. Hynek, astronome et conseiller de l'USAF, dans le cadre du projet Blue Book (cf chapitre 9.1).

    7.3 La typologie des PAN D

    L'analyse statistique détaillée des PAN D permet de préciser la distribution de leurs caractéristiques physiques: vitesse, accélération, silence, forme, effets sur l'environnement. Il est intéressant de noter que des études statistiques faites en URSS ont donné des distributions comparables à celles déterminées par Claude Poher, premier responsable du GEPAN, à partir de quelque 200 cas français, ou de 1000 cas mondiaux. Il serait souhaitable de pouvoir développer en France les études statistiques sur les PAN D.

    7.4 Les enquêtes sur des cas remarquables

    Une centaine d'enquêtes ont été menées par le GEPAN/SEPRA. Certaines ont mis en valeur des phénomènes physiques atmosphériques rares, liés par exemple à la foudre, d'autres ont révélé des comportements psychologiques inhabituels des témoins, causés, par exemple, par la prise de médicaments hallucinogènes. Quelques enquêtes très approfondies, appuyées sur des analyses de traces, ont, enfin, montré la présence physique d'un phénomène dont la nature et l'origine restent inconnues. Deux cas exposés au chapitre 4 retiennent particulièrement l'attention, celui de Lens-en-Provence datant du 8 janvier 1981, et celui de "L'Amarante" du 21 octobre 1982 : les enquêtes conduisent à penser que des objets en forme de double soucoupe se sont approchés du sol, pendant quelque temps, puis sont repartis vers le ciel en laissant des traces sur la végétation et, pour Trans-en-Provence, sur le sol même. Elles sont détaillées dans les notes techniques du GEPAN n°16 et n°17 (voir la bibliographie du chapitre 6).

    7.5 Les cas aéronautiques

    7.5.1 Les données sur les cas aéronautiques français

    - Douze cas aéronautiques français ont été portés à la connaissance du GEPAN/SEPRA; seuls trois ou quatre d'entre eux peuvent êtres considérés comme relevant de la catégorie D.
    - Le premier cas de PAN D recensé date de 1951. Il impliquait des avions militaires de type Vampire dans la région d'Orange. Lors de deux autres observations très exceptionnelles, présentées au chapitre 1, les pilotes militaires ont rapporté la présence d'objets aux performances aéronautiques incompatibles avec les évolutions d'aéronefs classiques au-dessus de la région de Tours en 1976 et de Luxeuil en 1977. Ce n'est cependant que le 28 janvier 1994 qu'a pu être recueilli, par un équipage d'un avion de ligne régulière d'Air France, le premier cas d'observation visuelle corrélée avec une détection radar de plus de 50 secondes (voir chapitre 1.3).

    7.5.2 Les cas de PAN D aéronautiques dans le monde

    Les cas de PAN D aéronautiques connus depuis 1942 ont fait l'objet d'un premier recensement dans un document intitulé Rencontres dans le ciel, réalisé par Dominique Weinstein, auquel le SEPRA a contribué pour la partie française. Le catalogue des observations mondiales comprend la description de 489 cas d'observation de PAN D aéronautiques bien documentés et dont les sources ont été dûment vérifiées. La plupart des informations sur ces PAN D aéronautiques sont puisées aux sources officielles, autorités gouvernementales, armées de l'Air de différents Etats, ou d'organismes comme le SEPRA.

    Ce catalogue présente une classification suivant des critères de qualité d'observation. Cela va des simples observations visuelles, décrivant des performances ou évolutions particulières du phénomène observé (vitesse, accélération, manoeuvrabilité, silence, etc.), aux observations plus élaborées mentionnant des perturbations engendrées par les PAN D aéronautiques sur l'environnement telles que: brouillage radio ou radar, dysfonctionnement des instruments de navigation, voire des effets physiques sur l'équipage (chaleur, aveuglement, etc.).

    Entre 1947 et 1969, c'est-à-dire pendant la durée du projet Blue Book de l'armée de l'Air américaine consacré aux OVNI, 363 observations ont été recensées. 1952 est l'année ou le plus grand nombre d'observations furent constatées : 68. Au total, 63 pays sont cités comme ayant été le théâtre d'au moins une observation aéronautique.

    7.5.3 Cas "radar/visuel" dans le monde

    Les cas "radar/visuel" sont ceux qui lient une observation visuelle et une détection radar de bord et/ou radar au sol.

    On observe que :
    - les premières observations au Japon et en URSS datent de 1948,
    - 30 pays sur 68 cités dans le catalogue font état de cas "radar/visuel",
    - sur les 489 cas du rapport, 101 sont des cas "radar/visuel"
    - sur les 363 cas du rapport Blue Book, 76 sont des cas "radar/visuel"
    - en 1952, sur 68 cas, 16 sont des cas "radar/visuel"

    En conclusion, nous pouvons établir clairement que, depuis 1942 jusqu'en 1995, au moins 500 observations bien documentées et avérées de PAN D aéronautiques, dont près de 20% sont des cas "radar/visuel", ont été recensées dans le monde. Ils apportent la preuve d'une réalité physique de phénomènes aux évolutions paradoxales.

    7.6 La réalité physique des PAN D

    7.6.1 Un premier constat dès septembre 1947 aux Etats-Unis

    Nous avons vu que les travaux du GEPAN/SEPRA montraient qu'il y avait toute une catégorie de phénomènes physiques rares à occurrence variable qui ne pouvaient être assimilés à des phénomènes naturels ou artificiels connus. Ces phénomènes, PAN D, que nous avons mis en évidence, tant dans le domaine aéronautique (cas aéronautiques civils et militaires), que près du sol (cas de rencontres rapprochées), recoupent d'autres cas d'observation bien documentés et vérifiés par des autorités officielles dans le monde. Il est intéressant de noter que, dès novembre 1947, au tout début de la toute première vague d'observations modernes d'OVNIS, aux Etats-Unis, le général Twining, responsable de l'Air Material Command, a rédigé un rapport sur les 'disques volants". dont les conclusions sont très explicites.

    1. Le phénomène rapporté est quelque chose de réel, il ne s'agit pas de visions ou d'imagination.
    2. Il existe des objets ayant la forme d'un disque et dont la dimension est comparable à celle de nos avions.
    3. Il est possible que certaines observations correspondent à des phénomènes naturels.
    4. Les vitesses ascensionnelles très élevées observées, la manoeuvrabilité et les manoeuvres de fuite, lorsque les disques sont détectés, laissent supposer qu'ils sont pilotés ou télécommandés.
    5. La plupart des témoins décrivent des objets à surface métallique, deforme circulaire ou elliptique, avec la partie supérieure en forme de dôme, volant sans bruit en formation de trois à neuf objets...

    7.6.2 Les travaux du GEPAN/SEPRA

    Nous ne disposons pas de preuves matérielles irréfutables, sous forme de matériaux entiers ou fragmentés confirmant la nature physique des PAN D et leur caractère d'artefact. Néanmoins, le travail de collecte et d'expertise, réalisé au GEPAN/SEPRA depuis plus de 20 ans, confirme les déclarations du général Twining en 1947.

    7.6.3 Les cas aéronautiques

    Etude des PAN D aéronautiques militaires français (Orange 1951, Tours 1976, Luxeuil 1977) recoupe les conclusions du général Twining, et notamment la quatrième. Les témoignages des pilotes laissent en effet supposer que les objets sont, soit pilotés, soit télécommandés : tous les pilotes ont rapporté que c'est l'objet qui semblait faire mouvement vers eux, et non l'inverse. De même, tous ont considéré que les capacités d'évolution de l'objet étaient très supérieures à celles qu'ils connaissaient.

    7.6.4 Des cas rapprochés de PAN D en France

    Les cas rapprochés de PAN D en France correspondent bien de leur côté aux conclusions 4 et 5 de Twining. A Trans-en-Provence (chapitre 4), les expertises réalisées sur le site recoupent le témoignage local, et montrent que l'objet d'aspect métallique et de forme circulaire a atterri, puis décollé silencieusement dans un espace très réduit, à très faible distance d'un mur de 2,50m de hauteur. Aucun aéronef moderne n'est capable de ces évolutions silencieuses, ni de cette précision d'atterrissage. Il est difficile de ne pas voir dans l'objet une machine volante pilotée, télécommandée, ou sinon disposant d'une cybernétique très évoluée.

    Les autres affaires françaises de rencontres rapprochées décrites au chapitre 4 suggèrent elles aussi fortement l'existence d'une intelligence qui se profilerait derrière les PAN D. Il s'agit de Valensole, de "L'Amarante" et de Cussac. Dès que le ou les témoins sont confrontés au PAN D, tout se déroule généralement assez vite, et l'objet s'échappe sans avoir marqué la moindre agressivité à l'égard des témoins.

    7.6.5 Les cas étrangers - Conclusion

    L'étude de certains cas étrangers conduit à des conclusions analogues à celles tirées des cas français. On pourra relire, dans cet esprit, la description des cas aéronautiques présentés au chapitre 2. Nous pourrions également relater des cas étrangers de rencontres rapprochées, tel que celui de Socorro (Nouveau-Mexique) analogue à celui de Trans-en-Provence, mais dont l'exposé critique alourdirait inutilement ce rapport. Il se dégage de cet ensemble de faits une conclusion forte : certains PAN D paraissent bien être des machines volantes totalement inconnues, aux performances exceptionnelles, guidées par une intelligence naturelle ou artificielle.

    CHAPITRE 8 OVNI : hypothèses, essais de modélisation

    8.1 Modélisations partielles

    Les observations crédibles d'objets aériens peuvent être confortés par des explications techniques vraisemblables des phénomènes rapportés. Parmi les observations les plus frappantes, par comparaison avec l'état actuel de nos connaissances, nous relevons :
    - les déplacements aériens, accomplis en silence avec de très fortes accélérations et/ou vitesses,
    - l'arrêt des moteurs des véhicules terrestres proches,
    - la paralysie locomotrice des témoins.

    Dans la mesure où les observations les plus documentées, et les plus crédibles, par l'évidente compétence des témoins, proviennent de pilotes d'avions, ce sont leurs observations de mouvements aériens, observations de surcroît souvent appuyées par des traces radar, qui seraient à expliquer en priorité.

    8.1.1 Les déplacements

    Il existe, sur le plan du concept, divers principes de propulsion ne faisant pas appel aux hélices ou aux réacteurs, et qui pourraient ainsi être silencieux. Le plus avancé fait appel à la magnétohydrodynamique, en abrégé MHD, mais plusieurs autres principes peuvent aussi être considérés. Nous allons les passer en revue.

    8.1.1.1 La propulsion MHD

    Son principe, non envisageable dans le vide, consiste à faire circuler dans le milieu entourant le mobile un courant électrique. Le mobile, en même temps, va émettre un champ magnétique. Selon la loi de Laplace, ce champ va exercer une force sur le courant, et donc sur le milieu où il circule : c'est le principe de la plupart des moteurs électriques. Le milieu étant ainsi déplacé par rapport au mobile, c'est en fait celui-ci qui, par réaction, subira une force permettant de le propulser. Encore faut-il faire apparaître les champs et courant nécessaires.
    - pour le champ magnétique on y parvient facilement en installant dans ou sous les parois du mobile des bobinages (comme ceux des moteurs électriques) parcourus par un courant électrique approprié,
    - pour le courant électrique, tout dépend du milieu.

    Dans l'eau de mer, il est facile de faire circuler un courant au moyen d'électrodes posées sur l'enveloppe du mobile. C'est pourquoi la propulsion MHD a été expérimentée, pour l'instant avec succès, aux Etats-Unis et au Japon, sur des maquettes de navires, aussi bien de surface que sous-marins.

    Dans l'air, naturellement isolant, il est plus difficile de faire passer un courant électrique, mais on sait rendre l'air conducteur au moyen, par exemple, de champs électriques puissants engendrés, là encore, par des électrodes appropriées (l'air, rendu conducteur, peut devenir plus ou moins lumineux, ce que l'on a fréquemment observé autour des objets inconnus). Quant au champ magnétique, il peut être créé comme pour les bateaux. Cependant, dans l'air, la propulsion est beaucoup plus difficile a obtenir, puisqu'elle doit non seulement propulser le mobile, mais d'abord compenser son poids.

    Les champs électriques et magnétiques requis sont donc beaucoup plus intenses que pour un navire et, en pratique, il n'est guère envisageable d'obtenir les champs très intenses indispensables sans avoir recours à des bobinages supraconducteurs. Encore théorique jusqu'à il y a quelques années, leur mise en oeuvre dans un véhicule aérien est depuis 1991, une perspective crédible, avec la découverte de supraconducteurs capables de fonctionner à des températures proches de l'ambiante.

    La propulsion dans l'atmosphère, sans hélices ou réacteurs, est donc en principe tout à fait possible par MHD, et le calcul montre que la puissance nécessaire n'est, dans certains cas, pas incompatible avec nos moteurs aéronautiques actuels. Le fait que les objets observés de près n'aient pas laissé apparaître (ou entendre) de système de refroidissement peut s'expliquer tant que la durée des vols des engins ne dépasse pas quelques dizaines de minutes. Par ailleurs, d'autres moteurs que nous utilisons déjà :
    - électriques, à partir d'énergie stockée à bord, ou à inertie, s'ils ne sont pas encore assez puissants
    - n'auraient pas besoin de refroidissement immédiat, ce qui prouve bien que ce problème n'est pas insurmontable.

    De nombreux témoins ont été frappés par le silence accompagnant les évolutions des objets, qui, même à des vitesses supersoniques, ne créent pas de "bang" (cf. partie, chapitres 1, 2 et 3). La propulsion MHD pourrait rendre compte de ce silence : des premières expériences d'atténuation du bruit, par suppression du sillage et de l'onde de choc, encore que dans des conditions très particulières, sont encourageantes.

    Les travaux sur les différents aspects de la propulsion MHD des aéronefs sont nombreux à l'étranger : aux Etats-Unis au Rensselaer Polytechnic Institute à Troy (NY), et selon la revue New Scientist (février 1996), en Grande-Bretagne et en Russie.

    En résumé, l'état actuel de nos connaissances rend à court terme concevable une maquette d'aéronef MHD, tandis qu'à échéance de quelques dizaines d'années la réalisation d'un véhicule, ayant les mêmes possibilités de mouvement que les véhicules aériens décrits par les témoins, nous apparaît très probable. Seul, pour l'instant, la quasi-absence d'écoulement d'air perceptible et de bruit en vol stationnaire près du sol pose des problèmes.