• Ce que dit la science : Science et Energies / Fusion Froide (2)

    Fusion Froide : nouveau développement

    Source : Renewable Energy World

    Traduction

    La Swedish Skeptics Society confirme le "processus nucléaire" du Réacteur Tiny 4.7kW

    Je passe beaucoup de mon temps à discréditer les fantasmes d'énergie libre de mes amis techniquement moins compétents que moi. La crédulité pousse beaucoup de gens à croire que les voitures peuvent rouler à l'eau après avoir vu une brève vidéo sur youtube. Récemment, cependant, j'ai moi-même vécu un changement de paradigme passionnant.

    Vous rappelez-vous le fiasco de la "fusion froide" en 1989 ? Eh bien, j'en suis venu à réaliser que ce n'était pas du tout ce qu'il m'avait semblé. Le déni, la pensée unique, les mauvais coups et des médias facilement manipulés, se sont combiné pour créer une injustice historique. Deux décennies ont été gaspillées en ignorant cette découverte qui change tout. Des désastres environnementaux et de coûteuses guerres pour l'énergie et le pétrole auraient pu être évitées. J'en dirai plus dans un instant sur ce qui s'est réellement passé en 1989, mais d'abord, laissez-moi vous dire ce qui m'a amené à réexaminer mon point de vue sur la fusion froide.

    Vous pensez probablement que 4700 watts d'énergie propre et sans radiation produits par un réacteur de 8cm3, cela sonne comme une enième supercherie. Mais ce fut la  troisième démonstration, destinée à satisfaire les sceptiques suites à deux démonstrations précédentes, qui s'est déroulé à la prestigieuse Université de Bologne. Deux scientifiques suédois assistaient à cette troisième démonstration. L'un est le Président de la Swedish Skeptics Society et l'autre est le Président du Comité de l'Energie de l'Académie royale suédoise des sciences. Ils ont tous deux été autorisés à examiner librement toute l'installation, sauf pour le contenu de la minuscule chambre de 50cc du réacteur.

    Leur rapport écrit se termine ainsi : "Tout processus chimique pour produire 25 kWh par tout combustible contenu dans une chambre de 50 cm3 peut être écartée. La seule explication alternative est qu'il y a une sorte de processus nucléaire qui donne lieu à la production de l'énergie mesurée". Ils ont également noté qu'il faudrait brûler 3 litres de pétrole pour produire 25kWh. Il y a eu une nouvelle confirmation depuis.

    L'inventeur, Adrian Rossi, est très accessible sur son blog et a déclaré que plus d'une centaine de ses réacteurs de 4,4kW fonctionnent actuellement dans quatre pays. Il prévoit d'expédier une plus grande unité en octobre, qui produira un MégaWatt d'eau chaude. Elle se composera de centaines de petits réacteurs montés en série/parallèle dans un coffrage de 2x3x3 mètres. Elle pèsera deux tonnes. Le carburant de base (de la nano-poudre de nickel) sera réapprovisionné tous les six mois. Tout a été financé à l'aide des fonds propres de Rossi et le client ne paiera que lorsqu'il sera convaincu.

    Rossi est un inventeur et un homme d'affaires qui a remarqué il y a quelques décennies les excès de chaleur lorsqu'il travaillait sur un catalyseur à nickel pour synthétiser du carburant à partir d'hydrogène et de monoxyde de carbone. En utilisant des techniques expérimentales à la "Edison", il a vite appris à maîtriser la production de chaleur. Il a même chauffé son laboratoire pendant deux ans grâce à l'un de ses prototypes de réacteur. Plus de deux mille prototypes ont été construits et détruits au fur-à-mesure qu'il affinait la conception et qu'il apprenait à contrôler et à intensifier la réaction.

    Après des recherches dans la littérature scientifique, Rossi trouva bientôt le Dr Sergio Focardi de l'Université de Bologne, qui avait régulièrement publié des travaux sur les réacteurs à nickel-hydrogène depuis 1994. En utilisant son propre argent, Rossi signa un contrat avec le Dr Focardi et l'Université pour l'aider à comprendre et à développer la technologie en tant que produit. Le 14 janvier 2011, ils étaient prêts pour une démonstration publique d'un réacteur "de poche" de 10 kilowatts.

    Les réactions de la presse ont été inexistantes tant en Europe qu'aux USA. Des sceptiques l'ont accusé de cacher une batterie à l'intérieur du réacteur, ce qui provoqua une nouvelle démonstration, plus longue, qui a eu lieu en mesurant la calorimétrie de l'eau chauffée, mais non portée à ébullition, en réponse à toutes critiques. La démonstration, qui dura 18 heures, a produit environ 18kW sur la durée totale. La presse américaine resta encore silencieuse et les sceptiques restaient encore suspicieux, et donc deux démonstrations de plus ont eu lieu.

    Pourtant, le silence des médias américains est resté assourdissant. Rossi a annoncé qu'il n'y aurait pas de nouvelles démonstrations avant octobre 2011, date à laquelle une centrale d'un MégaWatts sera livrée à un client Grec. S'il réussit, préparez-vous à l'équivalent du choc de "Spoutnik" en 1957 quand les Etats-Unis se sont réveillé pour constater qu'ils avaient pris beaucoup de retard en sciences.

    Le nickel est abondant et bon marché ainsi que l'hydrogène, compte tenu des petites quantités utilisées. Le nickel est si abondante que l'énergie deviendrait pratiquement gratuite. Le réacteur de Rossi est très simple dans son principe. De la poudre de nickel et un catalyseur sont simplement chauffés à environ six cents degrés dans une chambre en acier inoxydable rempli d'hydrogène sous pression. À un stade donné, le chauffage commence et augmente progressivement, suite à des réactions nucléaires dans le treillis métallique. La résistance de chauffe recule pour maintenir la stabilité de la réaction, jusqu'à produire environ 15 fois plus de chaleur en sortie qu'en entrée. Il est possible d'obtenir des ratios beaucoup plus élevés, mais avec des risques d'instabilité dangereuse. C'est pourquoi la Centrale d'1 MW sera construite en utilisant des centaines de petits modules.

    Le réacteur est confiné dans un blindage en plomb, car une partie du rayonnement est, de façon imprévisible, produite pendant l'opération. Cependant, le combustible irradié n'est pas radioactif, mais contient du cuivre qui a transmuté à partir du nickel au cours de la réaction nucléaire. L'absence de radiations dangereuses a complètement décontenancé les experts en fusion chaude, mais il se produit clairement quelque chose qui n'est pas prédit dans les équations utilisées en fusion chaude. Evidemment, il serait nécessaire d'intégrer la mécanique quantique afin de comprendre ces réactions.

    Il y a beaucoup de théories proposées. Des processus biologiques ont été identifiés permettant de produire des isotopes transmutés sans radiation. Aussi, du tritium est parfois expulsé lors d'éruptions volcaniques suite à des réactions mal connus à l'intérieur de la terre. De toute évidence, il en resterait plus aux physiciens à expliquer s'ils tendaient tout simplement l'oreille. Voici une équation qu'ils devraient étudier soigneusement :

    Pensée De Groupe + Dénégation = Désastre Environnemental + Energie Chère + Guerres

    La pensée de groupe peut nous rendre totalement irrationnels. Les bulles spéculatives internet et du logement aux USA sont l'exemple de l'aveuglement d'experts renommés face à la réalité des faits devenus aujourd'hui évidents avec le recul. Gagner beaucoup d'argent a tendance à nous aveugler nous pauvres humains qui ne voyons plus que nous vivons dans un monde fantastique. Les conséquences pourraient être terribles.

    En 1989, les physiciens nucléaires chevauchaient une manne de dizaines de milliards en fonds de recherche gouvernementaux pour le développement de réacteurs à fusion chaude (nda : nouvelles génération de type ITER, etc). Après plusieurs décennies de dur labeur, ils étaient encore loin d'atteindre le seuil de rentabilité, où l'énergie de sortie dépasse l'énergie d'entrée. Alors que les futurs crédits étaient déjà assurés, Fleischmann et Pons ont annoncé qu'ils avaient déjà atteint la sur-production de chaleur sans l'aide du gouvernement, avec une configuration "de poche" bon marché.

    Le déni fut immédiat. Le MIT et Caltech, qui étaient des leaders dans la recherche sur la fusion chaude, se sont immédiatement proposé de tenter de reproduire l'expérience. En seulement cinq semaines, Caltech a annoncé des résultats négatifs. Lors d'une réunion APS du 1er mai 1989 à Baltimore, deux mille physiciens ont ovationné debout la présentation de l'équipe du Caltech. Ambiance de linchage collectif, combinée avec le déni, a transformé cette extraordinaire et passionnante découverte de la fusion froide en ennemi.

    Le MIT contribua au linchage en organisant une annonce en première page du Boston Herald, le jour de la réunion sous le titre "Le MIT frappe la fusion froide à mort". L'article contenait une interview avec les dirigeants du laboratoire de fusion du MIT qui accusèrent Fleischmann et Pons de fraude. L'attaque fut ensuite déniée, mais les enregistrements audios de l'interview originale confirmèrent ce qui avait été dit.

    Le MIT s'est en outre déshonoré en falsifiant les données de son échec à reproduire l'étude. Ceci a été découvert deux ans plus tard par un employé du MIT, Eugène Mallove, qui trouva des copies des projets de compte-rendus d'expérimentation du 10 juillet et du 13 juillet. La version du 10 juillet contenait un graphique montrant clairement l'excès de chaleur. Dans la version du 13 juillet le graphique a été falsifié pour ne montrer aucun excès de chaleur. The atmosphere at MIT, as shown by a “Wake for Cold Fusion” party (before the data was analyzed) and t-shirts and mugs offered by the plasma fusion lab, was hardly impartial.

    A ce jour, la plupart des parties coupables de cette mascarade se sont enfermées dans le déni. Le ministère de l'Énergie, la revue Nature magazine, Scientific American, l'American Physical Society, l'Office américain des brevets et de nombreux grands physiciens du monde entier continuent de s'accrocher à la croyance irrationnelle que la fusion froide serait de la science de pacotille. Bien sûr, c'est ainsi que fonctionne le déni : nous protégeons notre système de croyances par un silence assourdissant autour de l' "Éléphant sous le tapis". Tant que la majorité du groupe nous soutient, notre vision de la réalité reste grossièrement déformée pour préserver le consensus autour de la croyance collective. Les détracteurs du réchauffement climatique global font cela tous les jours.

    La découverte de Fleischmann-Pons aurait dû ouvrir une nouvelle ère d'énergie bon marché, d'une énergie propre qui nous aurait sauvé de la catastrophe financière et environnementale et des guerres provoquées pour le contrôle des énergies fossiles. Au lieu de cela, de sombres coups montés visant à la dénigrer nous ont fait perdre 23 ans et des dizaines de milliards de dollars dans les échecs des projets nucléaires, comme si rien ne s'était passé. Le budget 2012 du président US se monte à 2,5 milliards de dollars pour de tels projets. L'inauguration de la première centrale à fusion chaude est actuellement prévue pour environ 2033.

    Un processus naturel étonnant a été découvert en 1989 qui peut nous fournir une énergie propre, et quasiment gratuite. Cela entre clairement en conflit avec le consensus actuel sur notre compréhension de la mécanique quantique qui fonctionne bien pour les réactions de fusion chaude. Il semble raisonnable d'essayer d'améliorer la théorie pour intégrer cette nouvelle réalité, mais au lieu de cela, le refus persiste et pousse de nombreux scientifiques reconnus à tenter de "tirer sur le messager."

    Le temps est venu d'admettre l'erreur et de s'employer à essayer d'améliorer notre compréhension dans le but de perfectionner cette nouvelle et étonnante technologie. Nous avons gaspillé 20 milliards de dollars et 55 ans à essayer d'atteindre le seuil de rentabilité avec la fusion chaude. Il est temps de donner sa chance à la fusion froide.

    Il y a eu beaucoup de batailles scientifiques douloureuses par le passé à propos des changements de paradigme, mais la vérité peut trouver la voie pour s'imposer. Les travaux sur la fusion froide ont continué à couver, en utilisant le terme plus précis de "Réactions nucléaires à basse énergie" (LENR). Rejetés par l'establishment, les partisans du LENR ont créé leurs propres revues et réunions de travail. Beaucoup de progrès ont été réalisés.

    Les raisons de la difficulté initiale à reproduire de l'excès de chaleur ont été identifiées et le montant de surplus de chaleur a augmenté. En 1995, 21 publications ont été faites relatives à des expériences reproduites de surproduction de chaleur jusqu'à 205 watts. Etrangement, la presse a presse s'est désintéressée après le buz médiatique du début. Le déni des médias qui ne veulent pas perdre la face a laissé à la plupart des gens l'impression que la fusion à froid est encore morte. En 2009, le magazine 60 Minutes a brisé le silence et réalisé une excellente mise au point. Mais le reste des médias tient son public dans l'ignorance et se concentre sur des sujets moins risqués avec des articles comme la hausse du prix de l'essence.

    Les conférences annuelles se sont poursuivies. Une démonstration d'une semaine entière de travail du LENR a été incluse à la dixième conférence ICCF, qui a eu lieu en 2003 au MIT. La puissance de sortie était de 2,3 fois la puissance d'entrée. La réunion la plus récente a eu lieu à San Francisco en 2011 sous les auspices de l'American Chemical Society. Le nombre d'intervenants lors de cette réunion a quadruplé depuis 2007. Les résultats de cette année ont été si enthousiastes que l'American Institute of Physics a refusé de publier les 370 pages de compte-rendu. La décision d'annuler le contrat d'édition a été prise en dernière minute, clairement ordonnée par quelqu'un à un niveau élevé. Cette tentative de bloquer une nouvelle technologie va se retourner contre eux sur le long terme, tandis que les résultats deviennent de plus forts en plus prometteurs.

    En utilisant le nickel et l'hydrogène ordinaire, plusieurs chercheurs ont significativement augmenté la sur-production d'énergie et réduit les coûts. En 1992, Thermacore, une entreprise travaillant pour l'armée américaine a conduit une équipe pendant près d'un an qui a aboutit à une production de 50 watts et une énergie 3 gois excédentaire. En 1996, le Dr Sergio Focardi de l'Université de Bologne en Italie a décrit une expérience utilisant du nickel et de l'hydrogène et produisant une puissance moyenne supérieure à 39 watts en continu pendant 278 jours. Il y a une douzaine de théories explicatives concurrentes pour décrire comment les réactions nucléaires peuvent produire autant d'énergie sans émission de radiations dangereuses. Les théories sont utiles mais pas indispensables. Nous ne savons toujours pas vraiment comment les aimants permanents fonctionnent, et pourtant nous les utilisons tous les jours. Les applications pratiques peuvent être développées expérimentalement, tout comme Edison a développé l'ampoule.

    Maintenant que Rossi et Focardi ont montré ce qui peut être fait, attendez-vous à voir une vague de nouvelles annonces. Les nouvelles technologies ont tendance à prendre une éternité à se débloquer complètement, donc il ne faudra pas s'étonner si la livraison d'octobre est retardée. Plusieurs autres sociétés telles que Lattice Energy LLC, BlackLight Power, Brillouin Energy, et Energetics, ont annoncé des plans de production à la presse et sont depuis restées silencieuses.

    Le silence n'est pas nécessairement un mauvais signe, l'exemple de la Bloom Box le démontre. Mon pari est que nous aurons quelques surprises extraordinaires sous un an qui sonneront comme un réveil, tout comme le lancement de Spoutnik par la Russie le fut en 1954. Ce moment pourrait survenir il y a dix ans déjà, si seulement nous avions écouté Fleishman et Pons en 1989.

    Vers une mini-Centrale à Fusion Froide